Le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu se rend dimanche à Washington pour sa première rencontre avec le président Barack Obama, dans un climat de désaccord sur le règlement du conflit au Proche-Orient et du programme nucléaire de l'Iran.

M. Netanyahu est partisan d'une «nouvelle approche» pour résoudre le conflit dont il doit révéler la teneur lundi à la Maison Blanche, selon ses proches collaborateurs. Il prône une paix régionale et aspire à contrer les ambitions nucléaires de l'Iran considéré en Israël comme «une menace existentielle», ont-ils précisé en soulignant que ces deux thèmes seraient au centre des discussions.

MM. Netanyahu et Obama devraient réaffirmer les liens étroits entre leurs pays, mais des désaccords ont déjà surgi sur des questions clés depuis l'investiture du cabinet de M. Netanyahu le 31 mars.

«Même s'il y a des désaccords entre les deux gouvernements, cela n'affectera pas fondamentalement nos liens multiples et très forts», estime Zalman Shoval, proche de M. Netanyahu et ancien ambassadeur à Washington.

Pour M. Netanyahu, il est plus urgent de stopper les projets nucléaires de l'Iran que de relancer le dialogue avec les Palestiniens, alors que ce dialogue est au yeux de M. Obama un facteur essentiel pour résoudre la crise avec Téhéran.

M. Netanyahu suscite par ailleurs l'inquiétude internationale en refusant jusqu'ici d'endosser la solution d'un Etat palestinien prônée par la communauté internationale, dont les Etats-Unis.

Il risque en outre de se heurter à son hôte s'il persiste à poursuivre la construction dans les colonies juives de Cisjordanie occupée.

M. Netanyahu espère substituer son plan aux pourparlers engagés par son prédécesseur Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas dans la foulée de la conférence d'Annapolis (Etats-Unis) fin 2007, où il avait été convenu de relancer les négociations de paix en vue de la création d'un Etat palestinien.

 «M. Netanyahu évite le slogan +deux Etats pour deux peuples+, mais il affirme qu'Israël ne veut pas dominer les Palestiniens», souligne M. Shoval.

«Si nous sommes en mesure de proposer un nouveau plan, les Américains ne le rejetteront pas à condition qu'ils estiment que cela peut contribuer à leur politique», a estimé un haut responsable israélien.

M. Netanyahu a récemment affirmé vouloir rencontrer M. Abbas et oeuvrer à la paix sur trois volets: des discussions politiques, la coopération sur la sécurité et le développement de l'économie palestinienne.

L'administration Obama veut établir une paix globale au Proche-Orient et estime que «le règlement du conflit israélo-palestinien par la création d'un Etat palestinien est un élément important de la paix», a indiqué à l'AFP un haut responsable américain sous condition d'anonymat.

«Mais il y a d'autres questions importantes qu'il faudra aussi régler pour une paix globale», a-t-il ajouté en allusion à l'Iran.

Washington et Israël, seule puissance nucléaire non déclarée de la région, accusent l'Iran, qui dément, de vouloir se doter de l'arme atomique.

La décision de M. Obama de nouer langue avec l'Iran pour tenter de le dissuader de poursuivre ses ambitions nucléaires inquiète l'Etat hébreu qui préconise de limiter ce dialogue et l'assortir de sanctions diplomatiques et économiques.

Israël se réserve l'option d'un recours à la force, et M. Netanyahu rêve d'une coalition avec des pays musulmans comme l'Egypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite et la Turquie pour contrer selon lui l'influence régionale croissante que l'Iran exerce via le Hezbollah libanais et le mouvement palestinien Hamas.