Plus de 25 terroristes présumés ont été privés de sommeil lorsqu'ils étaient détenus par l'agence de renseignement américaine CIA, pendant le mandat présidentiel de George W. Bush, selon le Los Angeles Times qui cite des rapports du ministère de la Justice.

À un certain moment, la CIA a été autorisée à empêcher de dormir certains prisonniers pendant une durée pouvant atteindre 11 jours de suite, avant que ce maximum soit ramené à un peu plus d'une semaine, selon un rapport. La privation de sommeil a été l'une des techniques clé du programme mis en place par la CIA pour interroger ses prisonniers, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Elle était utilisée pour briser psychologiquement des dizaines de suspects, indique le quotidien basé en Californie.

Peu après son arrivée au pouvoir fin janvier, le président Barack Obama a interdit toutes les méthodes dures d'interrogatoire, y compris la privation de sommeil et la simulation de noyade, en vigueur sous l'administration Bush.

Selon des mémos du ministère de la Justice publiés le mois dernier, la technique de privation de sommeil était accompagnée de l'obligation pour les prisonniers enchaînés de rester debout parfois toute une journée.

Les prisonniers avaient des fers aux pieds et leurs mains menottées près du visage, selon les rapports cités par le Los Angeles Times. Ils étaient uniquement vêtus d'une couche-culotte où ils devaient faire leurs besoins et ne pouvaient pas se nourrir.

Du personnel médical se trouvait sur place pour éviter que les prisonniers ne se blessent. Selon un rapport de 2007 de la Croix Rouge sur le programme d'interrogatoires de la CIA cité par le quotidien, les poignets et chevilles des détenus portaient les marques de leurs chaînes.

Quand ils ne pouvaient plus se tenir debout, les prisonniers étaient allongés sur le sol mais en bloquant leurs membres dans «une position suffisamment inconfortable pour les priver d'un sommeil ininterrompu», selon un mémo du 10 mai 2005 cité par le journal.

Les responsables de la CIA voyaient la privation de sommeil comme un moyen d'entamer la résistance des prisonniers sans leur causer de blessures durables et visibles.