Le 28 décembre 2006, John Edwards, ex-candidat à la vice-présidence des États-Unis, prend de vitesse Hillary Clinton et Barack Obama, les deux principaux favoris de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008, en annonçant qu'il briguera à nouveau la Maison-Blanche.

Quelques jours plus tard, il brise le coeur de sa femme Elizabeth - et lui retourne l'estomac -, en lui avouant l'avoir trompée avec Rielle Hunter, une cinéaste qui avait réalisé des vidéos pour sa campagne.

«J'ai pleuré et crié, je suis allée dans la salle de bains et j'ai vomi», écrit Elizabeth Edwards, levant le voile sur cet épisode douloureux dans Resilience, un livre qui paraîtra la semaine prochaine aux États-Unis et qui vaudra à son auteure d'être invitée aux émissions de télévision d'Oprah Winfrey et de Larry King, entre autres.

«J'ai passé des mois à apprendre à vivre avec cet incident unique d'infidélité, ajoute Mme Edwards dans son livre. Et j'aimerais dire qu'un incident unique est facile à surmonter, mais ce ne l'est pas. Je suis qui je suis. Je suis imparfaite d'un million de façons, mais j'ai toujours pensé que j'étais la sorte de femme à laquelle un mari resterait fidèle.»

Les Oprah, King et cie demanderont sans doute à Elizabeth Edwards pourquoi elle a gardé le secret de l'adultère de son mari pour elle et continué à faire campagne à ses côtés, en donnant l'impression que les deux formaient un couple soudé par l'amour et l'adversité.

«Il n'aurait pas dû briguer la présidence», écrit aujourd'hui Elizabeth Edwards, qui a déjà fait paraître un premier livre, Amazing Graces, dans lequel elle racontait sa lutte contre le cancer et revenait sur la mort, en 1996, de son fils de 16 ans dans un accident de voiture.

Ce premier livre, qui avait été un best-seller, avait grandement contribué à la popularité d'Elizabeth Edwards, une avocate de formation à la fois souriante, chaleureuse et éloquente.

John Edwards s'est retiré de la course à l'investiture démocrate fin janvier 2008. Encore populaire au sein de son parti, l'ancien sénateur de la Caroline-du-Nord était considéré comme un candidat possible à la vice-présidence ou à un poste important au sein d'une éventuelle administration démocrate. Mais sa carrière politique a probablement pris fin le 8 août 2008, le jour où il a confirmé, lors d'une entrevue sur ABC, une rumeur de plus en plus persistante, à savoir qu'il avait eu une liaison adultère avec Rielle Hunter, alors âgée de 42 ans. Celle-ci avait reçu 114 000$ de la campagne de John Edwards, un paiement qui fait aujourd'hui l'objet d'une enquête fédérale visant à déterminer si l'ex-candidat a tenté d'acheter le silence de la cinéaste.

Elizabeth Edwards ne mentionne pas le nom de l'ancienne maîtresse de son mari dans son livre. Elle la qualifie cependant de «pathétique».

Elle n'aborde pas non plus une autre rumeur persistante, à savoir que son mari et Hunter ont fait un enfant.

Atteinte d'une maladie incurable, elle continue à exprimer de l'affection pour son mari, comme l'atteste ce passage: «Je suis étendue sur le lit, avec des cernes sous les yeux, mes cheveux clairsemés pointant dans toutes les directions, et il me regarde comme si j'étais la plus belle femme qu'il ait jamais vue. Cela importe.»