Le chef d'état-major inter-armées américain a dit craindre lundi que les révélations concernant l'usage de la torture sur des prisonniers par l'administration Bush se retournent contre les soldats déployés en Irak ou en Afghanistan.

«Je partage la crainte du sénateur (John) McCain (candidat républicain à la présidentielle de 2008, ndlr) que ces techniques puissent être utilisées contre nous pendant très longtemps», a déclaré l'amiral Michael Mullen, lors d'une conférence de presse.

L'administration Obama a publié fin avril des notes internes rédigées en 2002 et 2005 par des avocats du département de la Justice, qui fournissaient à la CIA - avec de nombreux détails - l'argumentaire juridique pour infliger aux terroristes présumés des traitements censés les faire parler, comme la simulation de noyade.

Le président Barack Obama a laissé la porte ouverte à d'éventuelles poursuites des auteurs de ces notes.

«Je n'avais jamais vu ces mémos auparavant», a commenté l'amiral Mullen.

«Je n'ai jamais soutenu l'usage de la torture, et cela reste le cas», a-t-il poursuivi, en ajoutant avoir toujours gardé pour référence les consignes du Manuel de l'armée de Terre américaine, qui interdit explicitement l'usage de la torture pendant les interrogatoires de prisonniers.

Après la publication des notes secrètes, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait dit redouter un «retour de bâton au Moyen-Orient» susceptible de faire du tort aux troupes américaines, tout en estimant que ces révélations étaient «inévitables».