Entre 50 et 100 détenus de la prison de Guantanamo posent un problème aux Etats-Unis car ne peuvent ni être libérés ni être jugés, a déclaré jeudi le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.

«La question est de savoir ce que nous allons faire des 50 à 100 (détenus) que nous ne pouvons ni libérer ni juger» devant des tribunaux américains, a-t-il affirmé lors d'une audition au Congrès.

«Je pense que cette question reste ouverte», a-t-il ajouté, en réponse à une question sur le sort réservé par l'administration Obama à ces prisonniers.

Les Etats-Unis étudient actuellement les dossiers des quelque 240 détenus de Guantanamo afin d'identifier ceux susceptibles d'être transférés dans des pays tiers, ou jugés par des cours américaines ou des tribunaux militaires instaurés par l'administration Bush, a-t-il rappelé.

Le Pentagone a par ailleurs demandé au Congrès un budget exceptionnel de 50 millions de dollars «qui nous permettrait d'entreprendre des constructions si nous en avions besoin pour ces détenus», a expliqué M. Gates, alors que le président Barack Obama a ordonné la fermeture de la prison de Guantanamo d'ici janvier 2010.

Cette enveloppe pourrait financer la construction d'une nouvelle aile ou d'aménagements au sein d'un prison américaine existante, fédérale ou militaire, pour recevoir des détenus de Guantanamo, a précisé à l'AFP un responsable militaire américain sous couvert de l'anonymat.

Quelque 30 millions de dollars ont également été requis pour financer les procédures en cours au département de la Justice.

L'administration Obama envisage en outre d'accueillir aux Etats-Unis «certains» des 17 Chinois ouïghours détenus à Guantanamo depuis 7 ans et blanchis depuis 5, que les Etats-Unis excluent de renvoyer en Chine où ils risqueraient d'être maltraités, a rappelé M. Gates.

«J'ai entendu qu'il s'agissait de prendre certains des Ouïghours, probablement pas tous», a-t-il dit.

«Il est difficile pour le département d'Etat de demander à d'autres pays d'accueillir ces gens que nous avons déterminés non dangereux, si nous n'en accueillons pas nous-mêmes», a-t-il fait valoir.