Après de longues journées d'enfer, Richard Phillips retrouve son petit coin de paradis.

Cinq jours après avoir été libéré des pirates somaliens, le capitaine a atterri à l'aéroport de Burlington au Vermont, cet après-midi, et un village entier l'a accueilli en triomphe.

Les traits tirés, mais souriant, le capitaine de 51 ans a timidement salué la foule à sa sortie de l'avion. Sa fille Mariah l'a solidement étreint; sa conjointe Andrea, sa mère Virginia et son fils Brian l'entouraient aussi. «Je n'ai joué qu'un petit rôle dans cette histoire», a-t-il indiqué dans une courte déclaration. «Les vrais héros, dit-il, ce sont les militaires.»

Mais des dizaines d'habitants de cette pittoresque région pensent le contraire. Plusieurs sont venus acclamer le marin à l'aéroport, soulignant la bravoure de celui qui s'est laissé prendre en otage par des pirates somaliens pour épargner son équipage.

Eleanor Coeby a conduit pendant une heure et demie depuis sa ville de Ripton pour accueillir celui qu'elle considère comme un héros. C'est d'ailleurs ce qu'on pouvait lire sur la pancarte jaune qu'elle brandissait tandis que le camion noir emportant le capitaine et sa famille passait devant elle.

«Nous tenons à le remercier et à lui montrer notre appui», a-t-elle confié. Pour nous, c'est une personne très spéciale. J'admire sa force de caractère et ses valeurs. De risquer sa vie pour son équipage, c'est un geste qui ne se voit pas tous les jours.»

À Underhill, un joli village cerné de montagnes vertes, la maison blanche de la famille Phillips est devenue une attraction touristique. Des habitants de toute la région, et encore plus loin, y garent leur voiture, posent la demeure, et signent la banderole de papier goudron, confectionné par les élèves de l'école d'arts plastiques.