Les habitants des plaines du nord des États-Unis, frappées par des inondations historiques, guettaient dans l'angoisse samedi la montée des eaux qui pourrait déclencher une nouvelle évacuation massive, alors que le président américain a promis l'aide du pays.

Les États du Dakota du Nord et du Minnesota ont été placés en état de catastrophe naturelle, après la crue sans précédent en 112 ans de la Red River gonflée par les chutes de neige des derniers mois. Ce fleuve, qui traverse le Canada voisin, trace la frontière entre le Dakota du Nord et le Minnesota. En dépit des digues construites à grand peine par les bénévoles, il menaçait encore samedi de déverser ses flots dans la vallée de Fargo, une ville de 92 000 habitants du Dakota du Nord, et à Moorhead, qui abrite 35 000 personnes sur l'autre rive du côté Minnesota.

Les autorités craignaient que 30 000 personnes se retrouvent sans abri, alors que le froid s'intensifiait. Déjà 3 500 personnes ont été évacuées ainsi que des hôpitaux, des cliniques et des établissements scolaires.

Mais les autorités préparaient d'autres évacuations obligatoires.

Alors que les rues de Fargo étaient déjà submergées, les eaux glacées commençaient à créer des brèches dans les digues de fortune érigées sur des kilomètres par des milliers de bénévoles qui ont entassé des centaines de sacs de sable au cours des derniers jours.

À 06H15 samedi matin, le niveau du fleuve atteignait 12,44 m, soit plus de 7 m au-dessus de la cote d'alerte et à quelques cm à peine en-dessous de la plus haute digue de Fargo à 12,59 m.

Mais les autorités ont averti que le niveau pourrait atteindre à 14H00 HNE samedi 13,1 m, un record en plus d'un siècle.

Le président américain Barack Obama a promis samedi l'aide du pays aux victimes.

«Nous ferons ce qui doit être fait pour aider, en concertation avec les institutions locales des États (concernés), les organisations à but non lucratif mais aussi les bénévoles qui font tellement dans les opérations de secours», a déclaré le président américain, dont le prédécesseur George W. Bush avait été très critiqué pour sa réponse tardive aux inondations catastrophiques dues au cyclone Katrina en 2005 dans le sud des États-Unis.

Dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire, M. Obama a exhorté les habitants à «rester vigilants en surveillant les informations sur la montée des eaux et en suivant les instructions des autorités locales au cas où des évacuations deviendraient nécessaires».

La ministre de la Sécurité intérieure Janet Napolitano avait indiqué vendredi que le gouvernement se préparait à héberger et à nourrir 30.000 personnes pendant une semaine. «Dans le pire des scénarios, nous pourrions nous retrouver face à 80 000 ou 100 000 personnes évacuées», avait-elle ajouté.

La directrice de l'Agence des secours d'urgence (Fema) Nancy Ward a été dépêchée sur place.

La Fema, qui avait été mise en cause pour sa gestion des évacuations au moment de l'ouragan Katrina, a indiqué avoir préparé plus de 170 000 repas, 38 000 couvertures, 50 000 kits d'hygiène, 250 000 litres d'eau et 50 générateurs électriques.

«Pour l'heure, nous allons essayer de protéger tout ce que nous pouvons», a dit le maire de Fargo Dennis Walaker.

De l'autre côté de la Red River en furie, à Moorhead, les hommes de la Garde nationale et des entreprises de BTP s'évertuaient encore, malgré le froid, à ériger des murs de sacs de sable pour tenter de contenir la nouvelle crue tant redoutée.