Signe des temps, le président Barack Obama a tenu une conférence diffusée exclusivement sur internet ce matin. Son administration avait demandé aux Américains de soumettre des questions au préalable. La réaction a été impressionnante : près de 93 000 personnes ont posé un peu plus de 104 000 questions.    

Une centaine de citoyens ont également été invités à se poser leurs questions en direct à M. Obama. L'échange a été diffusé en direct sur le Web.

Voici quelques-unes des questions et des réponses de M. Obama résumées.

Le président Obama s'est montré très sensible à la question des dettes encourues par les étudiants d'université. Il aimerait renverser le ratio actuel en accordant plus de bourses que de prêts étudiants. 

Présentement, les étudiants reçoivent 70% de leur financement en prêts et 30% en bourses. «Ce devrait être le contraire, a-t-il insisté. Je ne veux pas que les jeunes qui terminent leurs études et envisagent acheter une maison soient déjà aux prises avec une autre hypothèque qui les empêchent de poursuivre leurs rêves. Ce n'est pas bon pour eux et ce n'est pas bon pour l'économie en général. Il faut aussi qu'ils puissent poursuivre leurs études dans une discipline qui les passionne sans avoir la crainte de ne pouvoir rembourser leurs dettes.»Il a également souligné que les prêts et bourses ne devraient plus passer par les banques mais par le gouvernement fédéral. Après tout, a-t-il souligné, les banques savent déjà que le gouvernement fédéral garantit les emprunts. «Qu'elles réalisent leurs profits d'une autre manière!»

À la question de la santé et l'assurabilité de ses concitoyens, M. Obama croit que tous les Américains devraient être assurés malgré des conditions pré-existantes comme des maladies coronariennes ou chroniques qui souvent les privent de ce privilège. «Les compagnies d'assurances et les entreprises privées doivent accepter qu'il est impensable de laisser des gens sans couverture. L'économie entière en souffre.» Il a parlé de sa mère qui a reçu un diagnostic de cancer des ovaires à 53 ans et qui en est morte six mois plus tard. Sa compagnie d'assurance voulait lui refuser de rembourser ses traitements évoquant une condition pré-existante. «Je la revois, malade, affligée par les traitements de chimiothérapie, en train de s'obstiner avec sa compagnie d'assurances. En fin de compte, nous avons eu de la chance, mais combien d'Américains doivent combattre la maladie et les assureurs? Ça n'a aucun sens. Toutes nos réformes doivent prévenir ce genre de traitement.»

Les écoles à charte ont également fait l'objet de questions tout comme les qualifications des enseignants. «Plusieurs états ont maintenant des écoles publiques qui offrent des programmes alternatifs. Tous les étudiants sont admis et les listes d'attente sont longues. Elles ne fonctionnent pas toutes, mais la plupart proposent des programmes nouveaux et créatifs. Cependant, il me semble insensé de tester de manière uniforme les élèves qui étudient dans ces écoles comme le veut le programme de l'administration Bush, No Child Left Behind, où tous les enfants reçoivent les mêmes examens. C'est contre-productif. Il faut plutôt tester les progrès des enfants.» Il a également indiqué que les enseignants, dont le travail est fondamental à ses réformes, doivent être évalués. «Les mauvais enseignants devraient quitter la profession. Et ce ne devrait pas être si difficile de le faire!», en faisant allusion aux syndicats à qui il demande de faire preuve de plus de souplesse.

Enfin, plusieurs personnes ont demandé si le fait de légaliser le cannabis pourrait aider l'économie américaine. En souriant, il a répondu que ce ne serait pas une bonne stratégie, soulevant les rires dans la salle.

> 28 425 personnes ont posé 13 733 questions.

> 465 849 personnes ont voté sur ces questions.