Le président Barack Obama a estimé que la lutte contre le terrorisme de Dick Cheney avait exacerbé le sentiment anti-américain sans rendre les Etats-Unis plus sûrs, rejetant les critiques de l'ancien vice-président, dans une interview à CBS diffusée dimanche soir.

M. Cheney, vice-président de George W. Bush pendant huit ans, jusqu'au 20 janvier, a accusé dimanche dernier Barack Obama d'avoir rendu le pays plus vulnérable en revenant sur les méthodes de détention et d'interrogatoire des suspects de terrorisme, et estimé que la fermeture de la prison de Guantanamo (Cuba) était «une erreur».

«Combien de terroristes ont été vraiment traduits en justice grâce à la "philosophie" promue par Dick Cheney? Cela n'a pas rendu plus sûrs (les Etats-Unis). Ce que cela a fait, c'est la promotion du sentiment anti-américain», a déclaré M. Obama selon un communiqué de la chaîne de télévision américaine, citant des extraits d'une longue interview qui doit être diffusée dimanche dans l'émission 60 Minutes.

Le président a également reconnu que les Etats-Unis n'avaient pas su empêcher les prisonniers libérés de Guantanamo de rejoindre les rangs des terroristes.

Mais il a aussi affirmé que le traitement des détenus de Guantanamo par l'administration de George W. Bush, enfermés pour certains pendant plusieurs années sans aucune inculpation ni procès, n'était «pas viable».

Barack Obama a signé en janvier le décret ordonnant la fermeture d'ici 2010 de Guantanamo et le respect des conventions de Genève.

Néanmoins, une trentaine de détenus poursuivent l'administration Obama devant la justice fédérale pour ne pas respecter selon eux ces Conventions à Guantanamo, une première judiciaire depuis la prise de fonction du nouveau président le 20 janvier.

La réponse du gouvernement est attendue la semaine prochaine.