Le président Barack Obama convoque jeudi un «sommet» sur la réforme du système de santé avec l'intention de tenir une de ses grandes promesses de campagne et faire en sorte que tous les Américains puissent se doter d'une couverture médicale.

M. Obama réunira environ 120 responsables, experts ou parlementaires concernés par cette réforme ambitieuse et difficile, sur laquelle l'administration Clinton s'était cassé les dents.

L'idée est «de réunir tous ces gens dans une pièce pour parler de la meilleure manière de parvenir au résultat ultime, qui est de réformer notre système de santé, de réduire les coûts, d'élargir l'accès (à une assurance médicale) à des millions d'Américains», a dit le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs.

Pour M. Obama, la réforme est un «impératif moral», mais aussi un «impératif budgétaire».

Près de 46 millions d'Américains seraient dépourvus de couverture médicale, selon une statistique communément citée. Un Américain sur trois âgé de moins de 65 ans, soit 86,7 millions de personnes, a été privé à un moment ou à un autre de couverture médicale au cours des deux dernières années, indiquait une étude publiée mercredi.

Les frais de santé, dans un système américain combinant les financements public et privé, causent une faillite personnelle toutes les 30 secondes en Amérique, souligne M. Obama.

Mais la couverture médicale est aussi l'une des dépenses qui augmentent le plus et le plus vite dans le budget fédéral, ajoute-t-il.

M. Obama a ainsi fait de la réforme du système de santé un élément central de son premier budget, qu'il a présenté la semaine passée. Il y a fait figurer un fonds de 634 milliards de dollars sur dix ans pour financer la couverture santé. L'administration indique qu'il s'agit là d'un acompte sur ce qui, selon un chiffre communément cité, pourrait revenir à mille milliards de dollars.

Il revient à présent au gouvernement d'articuler cette politique.

M. Obama a nommé cette semaine une nouvelle secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius, et a créé un poste de haut responsable chargé de la réforme, attribué à Nancy-Ann DeParle, une ancienne de l'administration Clinton.

M. Obama s'attend à un combat politique difficile. Mais «la réforme du système de santé ne peut pas attendre davantage, elle ne doit pas attendre davantage, et elle n'attendra pas une année de plus», assure-t-il.

Son porte-parole a présenté le sommet de jeudi comme «le début d'un processus ardu, mais (...) qui peut mettre en présence toutes les parties prenantes».

M. Gibbs a assuré que M. Obama n'avait pas l'intention d'imposer ses vues, mais au contraire de confronter et rassembler les idées «divergentes» lors d'un sommet qui pourrait être couvert en direct sur internet et qui se décomposera en différentes tables rondes, à la manière de celles qui s'étaient tenues la semaine passée sur les moyens de réduire les dépenses de l'Etat.

M. Gibbs a signalé que l'administration comptait retenir les leçons de l'échec retentissant des efforts de réforme menés par Hillary Clinton, aujourd'hui secrétaire d'Etat, quand elle était la Première dame du pays.

Il souligne notamment les sondages favorables et tout le capital politique dont M. Obama continue à disposer, face à la difficulté de parvenir à ses fins dès cette année et à l'opposition farouche manifestée par ses adversaires républicains vis-à-vis de ses projets politiques depuis son installation.