La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exprimé mercredi son espoir de convaincre la Russie de participer au projet de bouclier antimissile que les États-Unis veulent déployer en Europe malgré l'hostilité de Moscou.

«J'espère que nous persuaderons la Russie de participer à ce système», a-t-elle déclaré à la presse qui l'accompagnait à bord de l'avion qui la conduisait à Bruxelles, en provenance du Moyen-Orient.

«Je crois qu'ils (les Russes) commencent à vraiment admettre qu'il n'est pas dirigé contre la Russie», a-t-elle estimé, en évoquant ce système destiné selon elle à la «défense mutuelle» des Etats-Unis et de l'Europe «au 21e siècle».

Les Américains projettent d'installer en Pologne une dizaine d'intercepteurs de missiles couplés à un puissant radar de poursuite en République tchèque. L'administration Obama s'est cependant donné le temps de la réflexion, afin de vérifier l'adéquation entre le coût et l'efficacité de ce système.

Mme Clinton doit participer jeudi à Bruxelles à une réunion ministérielle de l'Otan, qui devrait notamment décider la reprise des relations à haut niveau avec la Russie, après une suspension de six mois due à la guerre russo-géorgienne d'août.

Le lendemain, elle doit rencontrer à Genève son homologue russe Sergueï Lavrov, pour un premier entretien bilatéral des deux chefs de la diplomatie depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.

La nouvelle administration américaine prône une «relance» des relations avec Moscou, mises à mal sous la présidence de George W. Bush.

Dans ce climat au réchauffement, M. Obama a confirmé mardi avoir écrit à son homologue russe Dmitri Medvedev, en liant l'avenir du projet américain de bouclier antimissile en Europe à l'évolution de la «menace» balistique et nucléaire iranienne.

«Ce que j'ai dit dans cette lettre, c'est ce que j'ai dit publiquement, à savoir que le système de défense antimissile dont nous avons parlé en Europe est dirigé, non contre la Russie, mais contre l'Iran», a dit M. Obama lors d'une apparition devant la presse avec le Premier ministre britannique Gordon Brown à la Maison Blanche.

«Et ce que j'ai dit dans la lettre, c'est que, dans la mesure où nous réduisons la détermination de l'Iran à posséder des armes nucléaires, cela diminue aussi la pression, ou la nécessité d'avoir un système de défense antimissile», a-t-il dit alors que la lettre a été présentée par la presse comme relevant du «donnant-donnant» selon lui.

Le vice-président américain Joe Biden avait déjà insisté le 7 février à la Conférence sur la sécurité de Munich sur l'intention de Washington d'agir dans ce domaine en concertation avec la Russie.