Les Etats-Unis ne souhaitent pas maintenir une présence militaire «à long terme» en Afghanistan, malgré leur décision d'envoyer prochainement des troupes supplémentaires dans ce pays, a déclaré vendredi le président Barack Obama dans une interview télévisée.

«L'une des choses que nous devons, je crois, communiquer à l'Afghanistan est que nous n'avons aucun intérêt ni aucune aspiration à rester là-bas à long terme», a déclaré M. Obama dans un entretien diffusé par la chaîne PBS.

«L'Afghanistan, comme vous le savez, a une longue tradition de rejet de ce qui est considéré comme des forces d'occupation et nous devons avoir cette histoire en tête lorsque nous étudions notre stratégie», a-t-il ajouté.

Le président américain, qui a annoncé vendredi le retrait du gros des soldats américains d'Irak d'ici août 2010, a décidé de consacrer plus d'efforts à la lutte contre les rebelles talibans et les extrémistes d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan.

La nouvelle administration américaine a autorisé l'envoi de 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan pour s'ajouter aux 38 000 déjà présents afin de combattre l'insurrection.

Mais l'action des Etats-Unis en Afghanistan, l'un des pays les plus pauvres du monde, ne doit pas se cantonner aux opérations militaires, a déclaré M. Obama.

«Notre objectif de base dans la région est d'assurer la sécurité des Américains», a-t-il dit.

«Je pense que plus nous y parviendrons par la diplomatie et plus nous y parviendrons par des partenariats avec des acteurs de la région plutôt que par l'application pure et simple de la force, mieux nous nous en porterons», a poursuivi le président américain.

Mais il a refusé de donner une échéance à la présence des troupes américaines dans la région.

«Tant que nous n'aurons pas de stratégie claire, nous n'aurons pas de stratégie de sortie claire», a-t-il dit. «Mon but est de rapatrier les soldats américains aussi vite que possible tout en ne laissant pas une situation qui permette que des attentats terroristes visent les Etats-Unis».

M. Obama a été critiqué sur sa gauche pour le déploiement de troupes supplémentaires en Afghanistan, en raison de craintes que la situation n'aboutisse à un enlisement comparable à la guerre du Vietnam.

Son administration a organisé cette semaine une réunion tripartite avec les ministres pakistanais et afghan des Affaires étrangères pour étudier une politique commune de lutte contre les groupes terroristes dans la région.