Le président américain Barack Obama a présenté une vision optimiste de l'avenir des États-Unis, hier soir, assurant que le pays sortirait «plus fort que jamais» de la crise économique - au moment où des millions d'Américains craignent pour leur emploi et l'avenir de la nation.

S'adressant aux deux chambres du Congrès pour la première fois depuis sa prestation de serment, le président n'a laissé planer aucun doute sur sa vision de l'avenir des États-Unis.

 

«Nous allons nous remettre sur pied. Nous allons réussir, et émerger plus forts encore», a dit Obama, chaudement applaudi par les sénateurs et les représentants pendant toute la durée de son discours.

«Nous possédons le talent pour surmonter les difficultés. Mais nous n'avons pas toujours fait les bons choix. La crise économique n'est pas arrivée du jour au lendemain. Nous avons remis la résolution des problèmes à plus tard. Le temps est venu de nous mettre au travail.»

Barack Obama a cherché à se faire rassurant sur la solvabilité des établissements bancaires, affirmant que l'argent des Américains, déposé dans les banques américaines, était en sécurité.

Obama a aussi souligné que son programme de relance économique, adopté la semaine dernière, créera 3,5 millions d'emplois. «Il y a 57 policiers qui patrouillent dans les rues de Minneapolis ce soir grâce à ce plan, qui a empêché que les coupes prévues aient lieu.»

Dans un autre passage à saveur populiste, le président a affirmé que les présidents d'entreprise «ne pourront plus utiliser l'argent des contribuables pour s'enrichir, acheter des rideaux de luxe ou pour disparaître à bord de jets privés.»

Le gouvernement Obama a déjà identifié 2000 milliards d'économies possibles sur 10 ans, notamment en réduisant les subventions aux géants de l'agroalimentaire et en augmentant les impôts pour les 2% d'Américains les plus riches. Le déficit fédéral pourrait atteindre 1500 milliards cette année seulement.

Les trois grands thèmes de son mandat seront l'énergie, le système de santé et l'éducation.

«Nous avons inventé les panneaux solaires, a dit Obama, mais nous avons laissé les Japonais et les Allemands nous devancer. Il est temps que l'Amérique reprenne la première place.»

Le président a promis que la réforme du système de santé «n'attendrait pas une année de plus». En 2020, a-t-il ajouté, «nous aurons à nouveau le plus grand pourcentage de diplômés universitaires au monde. C'est notre objectif.»

À l'étranger, les États-Unis travailleront à stopper la prolifération des armes atomiques, et à mettre fin aux guerres en Irak et en Afghanistan.

Le président a aussi demandé au Congrès d'instituer un système d'échange de quotas d'émission de gaz carbonique, afin de lutter contre le réchauffement climatique.

«Afin de transformer véritablement notre économie, de garantir notre sécurité et mettre notre planète à l'abri des ravages du changement climatique, il faut que les énergies propres et renouvelables soient aussi des énergies rentables.»

Après l'allocution du président, c'était au tour de Bobby Jindal, le gouverneur républicain de la Louisiane, d'y répondre sur les réseaux de télé. Selon lui, les propositions du président sont «irresponsables» et coûtent trop cher à la nation.

Plusieurs crises

Le discours du président Obama survient au moment où son administration tente de résoudre plusieurs crises de front. Or, malgré une vive opposition des républicains, les Américains semblent se ranger derrière leur président.

Selon un sondage de la chaîne CBS, 73% des Américains estiment qu'Obama cherche à mettre en place une approche bipartisane, alors qu'à peine 34% des répondants disent la même chose des élus républicains au Congrès. Aussi, 79% des Américains aimeraient voir les républicains collaborer davantage avec le président.

Selon un sondage réalisé pour le quotidien The New York Times et la chaîne CBS, 55% des Américains disent arriver tout juste à joindre les deux bouts et 64% redoutent qu'un membre de la famille ne perde son emploi dans le courant de l'année.