La tragédie aérienne qui a coûté la vie à 50 personnes place sur la sellette l'un des fleurons de l'économie québécoise. Bombardier a dû défendre son bilan en matière de sécurité, hier, après avoir confirmé qu'un appareil Dash 8 Q400 de sa fabrication s'est écrasé jeudi soir, en banlieue de Buffalo.

L'appareil qui s'est écrasé jeudi soir avait été livré au transporteur Colgan l'an dernier. L'entreprise établie en Virginie avait commandé 15 nouveaux appareils le mois dernier, et songeait à en commander d'autres.

 

Bombardier assure que le modèle a fait ses preuves : 220 appareils sont utilisés par 30 transporteurs aériens différents. Depuis le lancement de la série, ces avions cumulent plus d'un million d'heures de vol. C'est la première fois qu'un Q400 est impliqué dans un accident mortel.

Malgré tout, l'entreprise a subi une dégelée à la Bourse de Toronto, hier. Ses actions ont chuté de 24 cents pour clore la séance à 3,29$ l'action. C'est un recul de 6,8% en une journée.

Les précédents ratés

Le modèle Q400 a connu plusieurs ratés dans les dernières années. Entre 2003 et 2006, deux transporteurs japonais ont signalé une vingtaine d'incidents liés au train d'atterrissage. En 2007, le train d'atterrissage d'un Q400 de Scandinavian Airlines (SAS) a cédé, blessant cinq personnes. Un incident semblable est survenu trois jours plus tard en Lituanie. SAS avait par la suite retiré ses 27 appareils Q400 et réclamé une compensation de 77 millions.

Le conflit avait toutefois été réglé dans les mois suivants, et SAS avait commandé 27 autres avions régionaux à Bombardier. Le porte-parole de Bombardier, Marc Duchesne, estime qu'il est « inapproprié « de faire le lien entre ces ratés et l'écrasement du vol Continental 3407.

« Les incidents survenus en Scandinavie il y a déjà plus d'un an ont été analysés, on a trouvé la cause, et on a remédié au problème, affirme-t-il. Tandis que pour l'accident qui est survenu jeudi, on n'a aucune idée des causes. «

Bombardier a ssemble le modèle Q400 dans ses installations de Toronto. Le moteur à hélice est fabriqué par Pratt & Whitney dans son usine de Longueuil. Les deux entreprises ont dépêché des inspecteurs sur les lieux de l'accident pour prêter main-forte aux enquêteurs américains.