La nomination de Leon Panetta, ancien secrétaire général de la Maison Blanche sous Bill Clinton, comme nouveau directeur de la CIA a été confirmée jeudi soir par le Sénat américain.

La nomination du nouveau patron de la Centrale de renseignement américaine a été confirmée par vote des sénateurs réunis en séance plénière, selon un document officiel du Sénat.

La commission sénatoriale du renseignement avait approuvé mercredi le choix du président américain Barack Obama, ouvrant la voie à la confirmation par le Sénat.

Lors de son audition, «il a promis à la commission sénatoriale du renseignement qu'il n'autoriserait pas les techniques d'interrogation coercitives, les prisons secrètes, ou le transfert de terroristes présumés dans des pays pratiquant la torture», avait déclaré mercredi la sénatrice Dianne Feinstein, présidente de la commission, citée dans un communiqué.

«Leon Panetta a l'intégrité et le jugement nécessaires pour s'assurer que la CIA remplit sa mission --produire de l'information vitale pour notre sécurité nationale-- sans sacrifier nos valeurs nationales», avait-elle ajouté.

M. Panetta, 70 ans, est un homme politique aux compétences budgétaires reconnues, mais sans réelle expérience dans le domaine du renseignement et du contre-terrorisme. Sa désignation à la tête de la CIA avait suscité des réactions mitigées, voire sceptiques.

Ancien secrétaire général de Bill Clinton à la Maison Blanche, cet ancien représentant de la Californie au Congrès de 1976 à 1992 enseignait jusqu'à présent les politiques publiques à l'Université de Santa Clara (Californie).

Il remplacera à la tête de la CIA Michael Hayden.

Devant les sénateurs, il avait reconnu avoir une expérience limitée dans le renseignement. Mais «je connais Washington. Je sais comment ça marche, et je pense aussi savoir pourquoi cela ne marche pas», avait-il déclaré.

Lors de son audition devant la commission sénatoriale, le 5 février, M. Panetta a rappelé que la CIA avait fait l'objet de critiques pour avoir dénoncé à tort la présence d'armes de destruction massive en Irak, et pour ses méthodes controversées de détention et d'interrogation.

«Je veux faire passer cet ère derrière nous», a-t-il déclaré.

Il a qualifié de torture la simulation de noyade, employée par la CIA lors d'interrogatoires sous l'administration Bush et s'est engagé à ne pas transférer vers des pays étrangers des prisonniers afin qu'ils y soient torturés.

«Selon les termes du décret publié par le président (Barack Obama), il est interdit d'envoyer quelqu'un à l'étranger pour y être torturé ou dans un pays qui viole nos valeurs humaines», a-t-il fait valoir.

Mais il a toutefois indiqué qu'il n'avait pas l'intention de faire porter la responsabilité de ces actes sur les employés de la CIA, qui agissaient avec le feu vert de la Maison Blanche.

Il s'est dit plus généralement persuadé que la CIA pouvait accomplir sa mission «tout en respectant la loi».

«Nous resterons attentifs à assumer nos responsabilités dans le respect de la loi et de la Constitution», a-t-il souligné.