WASHINGTON - Lors de sa première conférence de presse depuis son investiture, principalement consacrée à la relance de l'économie aux Etats-Unis, Barack Obama a également abordé lundi soir plusieurs questions de politique étrangère, notamment sur l'Iran auquel il a tendu la main mais sans rien oublier des griefs de Washington à l'égard de Téhéran.

Lors de sa première intervention télévisée depuis la Maison Blanche, il a dit vouloir «ouvrir» des discussions avec l'Iran dans les prochains mois. «Mon équipe en charge de la sécurité nationale examine actuellement notre politique iranienne en vigueur, examine les secteurs dans lesquels nous pouvons avoir un dialogue constructive, dans lesquels nous pouvons nous engager directement avec eux».

«Mon attente est que dans les mois qui viennent nous allons chercher à créer des ouvertures pour que nous puissions nous asseoir autour d'une table face à face», a dit Obama en reprenant son engagement de campagne de repenser 30 ans d'animosité envers l'Iran sans toutefois donner d'exemple de partenariat.

«Il est temps pour l'Iran d'envoyer des signaux de sa volonté d'agir différemment et de reconnaître que, même s'il a des droits en tant que membre de la communauté internationale, ces droits impliquent des responsabilités», a souligné Obama avant de répéter les traditionnels griefs de Washington contre Téhéran.

Et Obama d'avertir que si l'Iran possédait l'arme nucléaire, cela pourrait relancer une course aux armements, qui déstabiliserait tout le Moyen-Orient. De même, il a rappelé qu'il était «inacceptable» que l'Iran finance des groupes terroristes, comme le Hezbollah au Liban et le Hamas dans la bande de Gaza. Il a dénoncé le «langage belliqueux» utilisé par les responsables iraniens contre Israël, un allié des Etats-Unis.

A propos de l'Afghanistan, le président américain a assuré qu'il ne permettrait pas au réseau Al-Qaïda ou à Oussama ben Laden «d'opérer en toute impunité» depuis certaines zones afghanes, ajoutant qu'en Irak, les institutions politiques étaient en marche, contrairement à l'Afghanistan, où les Etats-Unis «auront à travailler intelligemment et efficacement», sans pour autant avoir déjà mis en place de calendrier.

Barack Obama a également affirmé qu'il existait «sans aucun doute» des zones, le long de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, où les terroristes menaient leurs activités en toute tranquillité.

Il a expliqué que le représentant spécial américain dans la région, Richard Holbrooke, tenterait de convaincre le Pakistan qu'il n'était «pas acceptable», pour le pays et pour les Etats-Unis, que des gens, réfugiés dans cette région, tuent des innocents «en toute impunité».

Barack Obama croit fermement que le nouveau gouvernement pakistanais «se soucie profondément de contrôler la situation» et que les Pakistanais désirent devenir des «partenaires efficaces» dans la lutte contre le terrorisme.