Un scénario horrible s'est joué hier en Californie, où un père de famille récemment mis à pied a tué ses cinq enfants et sa femme, avant de s'enlever la vie, selon la police. Les résidants du quartier ne s'expliquent pas le drame.

Rick Sena a entendu un hélicoptère voler au-dessus de chez lui et a vite compris que quelque chose ne tournait pas rond.

 

L'hélicoptère du LAPD bourdonnait dans un ciel sans nuages. Les minutes passaient et l'appareil ne bougeait pas. M. Sena a enfourché son vélo et s'est rendu à la rue voisine. Un cordon jaune placé par la police lui a bloqué l'accès.

Devant lui, la maison d'Ervin Antonio Lupoe, un père de famille jovial et apprécié dans le quartier. À l'intérieur se trouvaient les cadavres de M. Lupoe, de sa femme Ana et de leurs cinq enfants, trois filles et deux garçons, tous âgés de moins de 10 ans.

L'agent de police qui est entré vers 8h30 hier matin dans la maison du quartier Wilmington, dans le sud de Los Angeles, a dit avoir senti une odeur de poudre, ce qui signifie que les meurtres étaient récents.

«C'est incroyable, a dit M. Sena, encore appuyé sur son vélo, hier midi. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai aussitôt pensé à mes propres enfants. On ne s'attend jamais à un drame pareil. On ne pense pas que ça peut arriver.»

Hier, le LAPD a dit qu'Ervin Antonio Lupoe a téléphoné au 911 en matinée en disant: «Je viens de rentrer chez moi et toute ma famille a été tuée.» Peu avant, l'homme avait faxé une longue lettre à une station de télé locale, dans laquelle il déclarait son intention de tuer sa famille et de s'enlever la vie.

Ervin Antonio Lupoe et sa femme Ana étaient techniciens médicaux dans un hôpital de la firme Kaiser Permanente, dans l'ouest de Los Angeles. Ils avaient été récemment mis à pied.

En conférence de presse, hier après-midi, le chef de police Kenneth Garner a indiqué que le drame était lié à des problèmes personnels.

«M. Lupoe avait des problèmes financiers et des problèmes au travail, a-t-il dit. Dans ces temps économiques difficiles, il y a d'autres options... En 32 ans de carrière, je n'ai jamais rien vu de tel.»

»Un homme bon»

Les Lupoe habitaient depuis deux ans dans une demeure de deux étages, dans un quartier de cols bleus fréquenté par des gangs latinos.

Selon Arthur Hernandez, un ami de la famille, M. Lupoe était un «homme bon» qui prenait soin de ses enfants et qui avait du succès.

«À ce que je comprends, il avait des ennuis et il a craqué, a-t-il dit. Cela ne devrait pas arriver. Il faut en parler à ses amis. Il faut en parler à son pasteur. Tout, mais pas ça. Pas ça», a dit M. Hernandez, sous le coup de l'émotion.

En après-midi, une équipe du bureau du coroner a érigé une tente devant la maison des Lupoe, histoire de pouvoir travailler à l'abri du regard des dizaines de cameramen et journalistes réunis de l'autre côté de la rue.

Gina Ramos, une adolescente qui habite la maison voisine, a dit que les enfants des Lupoe avaient l'air heureux et en bonne forme la dernière fois qu'elle les a vus, il y a quelques jours.

«Quand j'ai appris qu'il y avait eu une fusillade, je croyais que c'était une histoire de gangs, a-t-elle dit. Je ne pensais pas qu'un père pouvait faire une chose pareille. C'est vraiment triste. Je n'y crois pas encore.»