Le changement de style et de ton est évident, même si la suite des choses l'est beaucoup moins.

Choisissant d'accorder sa toute première entrevue télévisée en tant que président à une chaîne arabe, Barack Obama a appelé lundi à un nouveau partenariat avec le monde musulman, «basé sur le respect mutuel et l'intérêt mutuel». Il a également promis de «s'engager immédiatement sur les dossiers proche-orientaux».

«Nous ne pouvons dire ni aux Israéliens ni aux Palestiniens ce qui est le mieux pour eux. Ils vont devoir prendre des décisions. Mais, je crois que le moment est venu pour les deux parties de se rendre compte que la route qu'elles sont en train de prendre n'est pas une route qui va vers la sécurité et la prospérité pour leurs peuples», a déclaré le nouveau président américain sur Al-Arabiya, une chaîne établie à Dubaï et financée par l'Arabie Saoudite.

«Il y a des Israéliens qui admettent qu'il est important de parvenir à la paix, a-t-il ajouté. Ils sont prêts à faire des sacrifices s'il y a un partenariat sérieux avec l'autre partie.»

Violences à Gaza

L'entrevue a été diffusée à la veille de l'arrivée du nouvel émissaire américain George Mitchell au Caire, où celui-ci a amorcé une tournée de huit jours qui le mènera également en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie, ainsi qu'en Angleterre et en France.

Le début de cette tournée a été assombri par la première flambée de violences dans la bande de Gaza depuis l'arrêt des combats il y a 10 jours. Un sous-officier israélien a été tué et trois soldats ont été blessés lors de l'explosion d'une bombe au passage d'une patrouille du côté israélien de la clôture de sécurité de la bande de Gaza. Des témoins ont par la suite fait état d'accrochages entre soldats israéliens et combattants palestiniens.

Dans son entrevue sur Al-Arabiya, Barack Obama a évoqué la mission qu'il avait confiée à George Mitchell. «Ce que je lui ai demandé, c'est de commencer par écouter, parce que, trop souvent, les États-Unis commencent par dicter les choses», a-t-il dit.

Mea-culpa

Le président Obama a reconnu que les États-Unis avaient commis des erreurs par le passé. «Mon travail, pour ce qui est du monde musulman, c'est de faire passer le message que les Américains ne sont pas vos ennemis», a-t-il dit.

Répondant à une question sur l'Iran, Barack Obama s'est de nouveau engagé à privilégier le dialogue «pour dire très clairement où sont nos divergences, mais aussi où se trouvent les possibilités de progrès».

«Et comme je l'ai dit dans mon discours d'investiture, si des pays comme l'Iran sont prêts à ouvrir le poing, ils trouveront une main tendue de notre part», a-t-il ajouté. Ce à quoi un porte-parole du gouvernement iranien a répondu que Téhéran attendait un «changement concret» de la politique américaine à son égard.

Lors de sa première conférence de presse à titre de secrétaire d'État, Hillary Clinton a, de son côté, noté un changement important depuis le début de la présidence de Barack Obama. «Le monde pousse un grand soupir de soulagement», a-t-elle dit.