Le président américain Barack Obama doit tenir sa promesse de faire pression sur la Chine afin que ce pays cesse de maltraiter les prisonniers politiques et de museler les opposants au régime, ont affirmé des organisations de défense des droits de l'homme mardi.

Lors d'une audition devant le Congrès américain, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Reporters sans frontières ont souligné que le climat se détériorait en Chine pour l'opposition après les espoirs suscités par les jeux Olympiques de Pékin l'an dernier.La nouvelle administration américaine «s'intéresse à la situation des droits de l'homme en Chine,» a souligné James McGovern, co-président du comité sur les droits de l'homme à la Chambre des représentants. «Et nous allons soulever cette question, encore et encore», a promis le représentant démocrate.

Le directeur d'Amnesty pour la région Asie-Pacifique, T. Kumar, a évoqué la censure par les médias chinois de passages politiquement sensibles à leurs yeux du discours d'investiture du président Obama le 20 janvier, quand il évoquait par exemple les générations qui «ont affronté le fascisme et le communisme, pas seulement avec des missiles et des chars mais avec des alliances solides et des convictions fortes».

«Nous exhortons le président Obama à condamner immédiatement ces actes et à adresser un message fort aux autorités chinoises (en rappelant) que les droits de l'homme sont une priorité de cette administration,» a poursuivi T. Kumar.

«Les médias ont le droit de présenter l'information comme ils le veulent», avait rétorqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu, jeudi, affirmant «ne pas être au courant» de la censure.

«Aucune des promesses de Pékin d'améliorer la situation des droits de l'homme en Chine lorsque le pays était candidat à l'organisation des jeux Olympiques n'a été tenue,» a souligné M. Kumar.

Au contraire, les arrestations et la censure se sont multipliées à cette occasion «et depuis la fin des Jeux, la répression ne s'est pas relâchée», a relevé Lucie Morillon de Reporters sans frontières.