WASHINGTON - C'est à une chaîne arabe que Barack Obama a accordé sa première interview en tant que président des Etats-Unis. Appelant sur Al-Arabiya à un nouveau partenariat avec le monde musulman, «basé sur le respect mutuel et l'intérêt mutuel», il a estimé que sur les questions touchant au Proche-Orient, «trop souvent, les Etats-Unis commencent par dicter les choses».

Cette interview a été enregistrée lundi avec la chaîne satellitaire basée à Dubaï et financée par l'Arabie saoudite, alors que l'émissaire américain George Mitchell devait s'envoler pour sa première visite au Proche-Orient, destinée à consolider le fragile cessez-le-feu dans la Bande de Gaza et à relancer les négociations de paix.

Cet entretien d'Obama vient renforcer les initiatives de la nouvelle administration visant à tendre la main aux dirigeants arabes de la région. «Mon travail, pour que ce qui est du monde musulman, c'est de faire passer le messsage que les Américains ne sont pas vos ennemis», a déclaré le président.

Barack Obama a appelé à un nouveau partenariat avec le monde musulman, «basé sur le respect mutuel et l'intérêt mutuel». Reconnaissant que les Etats-Unis avaient commis des erreurs par le passé, il a ajouté: «le respect et le partenariat qui existaient entre l'Amérique et le monde musulman il y a encore 20 ou 30 ans, il n'y a aucune raison que nous ne puissions pas les rétablir».

La chaîne Al-Arabiya est considérée par certains à Washington comme plus équilibrée dans sa couverture que sa rivale qatarie Al-Jazira.

Barack Obama a souligné qu'il ressentait le besoin impérieux de «s'engager immédiatement» sur les dossiers proche-orientaux et a demandé à Mitchell de dialoguer avec «tous les principales parties impliquées». Ce n'est qu'après cela que le gouvernement américain pourra élaborer son approche, a-t-il dit.

«Ce que je lui (Mitchell) ai demandé c'est de commencer par écouter, parce que, trop souvent, les Etats-Unis commencent par dicter les choses», a dit Obama.

Tout en réitérant l'engagement des Etats-Unis en tant qu'allié d'Israël et de son droit à se défendre, il a insisté sur le fait que l'Etat hébreu aurait des choix difficiles à faire et que son administration ferait davantage pression pour qu'Israël fasse ces choix.

«Nous ne pouvons dire ni aux Israéliens ni aux Palestiniens ce qui est le mieux pour eux. Ils vont devoir prendre des décisions. Mais je crois que le moment est venu pour les deux parties de se rendre compte que la route qu'elles sont en train de prendre n'est pas une route qui va vers la sécurité et la prospérité pour leur peuple», souligne encore Obama.

«Il y a des Israéliens qui admettent qu'il est important de parvenir à la paix. Ils sont prêts à faire des sacrifices si le moment s'y prête et s'il y a un partenariat sérieux avec l'autre partie», a ajouté le président américain en se disant certain que des progrès peuvent être accomplis mais en se gardant bien de ne pas fixer un calendrier.