Le juge militaire Stephen Henley a suspendu mercredi la procédure judiciaire visant les cinq hommes accusés d'avoir organisé le 11-Septembre, en accord avec la demande du président Barack Obama d'ajourner les tribunaux d'exception de Guantanamo.

«Le juge a accepté la motion» de l'accusation demandant la suspension des procédures pour 120 jours, à la demande du nouveau président des États-Unis, a déclaré à la presse Jo Dellavedova, un porte-parole des commissions militaires.

Plus tôt dans la matinée, le juge militaire Patrick Parrish avait fait de même dans le dossier Omar Khadr, un Canadien arrêté à 15 ans et dont le procès pour crimes de guerre devait s'ouvrir lundi devant un tribunal d'exception.

Quatre des cinq hommes accusés d'avoir conçu, organisé et financé le 11 septembre, dont leur cerveau auto-proclamé, Khaled Sheikh Mohammed, s'étaient opposés à la suspension des procédures pendant une courte audience mercredi en milieu de matinée.

Mardi soir, l'accusation a déposé une requête auprès du juge Henley pour qu'il suspende, «à la demande du président» Obama, les procédures pendant 120 jours.

Il s'agit de «laisser du temps» à la nouvelle administration pour qu'elle décide si elle souhaite péréniser le système des tribunaux d'exception et pour que les dossiers de chaque détenu soient réexaminés au cas par cas.

Le système judiciaire d'exception appelé «commissions militaires» a été créé en 2006 par l'administration Bush pour juger les détenus de Guantanamo poursuivis pour «crimes de guerre». Ils sont actuellement 21 inculpés dont 14 renvoyés devant un juge, pour 245 prisonniers environ, selon le Pentagone.

Dans le même temps, mercredi matin, le Pentagone a annoncé qu'il allait réexaminer les procédures de détention sur la base de Guantanamo, dont le président Barack Obama a promis la fermeture à terme.

Selon un porte-parole, Bryan Whitman, le département de la Défense américain s'attend a recevoir prochainement de la Maison-Blanche «des instructions supplémentaires pour un réexamen plus large et complet des politiques et procédures relatives aux activités de détention à Guantanamo».

Les familles de victimes des attentats du 11 septembre ont exprimé mercredi devant la presse leur colère devant cette suspension. «Les gens doivent savoir que l'endroit le plus sûr pour mener ces audiences, c'est ici, à Guantanamo», a notamment déclaré Lorraine Arias, dont le frère est mort dans le World Trade center, à New York, le 11 septembre 2001.