Debout dans le froid dans une file d'attente interminable à l'angle de la 14e rue et de la rue F à Washington, Patrick Kearns, 47 ans, est venu de Charleston (Virginie Occidentale, est) pour voir «l'espoir en marche» au défilé d'investiture de Barack Obama.

Il fait -6°C, et il est 06H30 dans la capitale américaine. Patrick, engoncé dans sa capuche, attend depuis plus d'une heure aux côtés de sa femme Nancy pour entrer sur le Mall, la vaste esplanade au pied du Capitole où M. Obama devait prêter serment à midi (17H00 GMT).

«Je veux voir l'espoir en marche», dit cet ancien Marine en faisant allusion au défilé en l'honneur de l'investiture du premier président noir des Etats-Unis. «Je pense qu'Obama et son administration vont soutenir et renforcer tous les rêves et les aspirations des Américains», explique ce grand moustachu en parka bleu.

Patrick et Nancy ont une raison supplémentaire de venir braver le froid et la foule: leur fils va participer au défilé avec ses 80 camarades de la Coast Guards academy, l'école des garde-côtes.

Très organisé, Patrick sort une mini-carte du centre de Washington: «idéalement, il faudrait qu'on puisse se placer à l'angle de Pennsylvania Avenue et de la 14e rue pour pouvoir prendre des photos».

Outre les liens familiaux, Patrick Kearns, «catholique irlandais», a tenu à venir pour Joe Biden, le nouveau vice-président, lui-même catholique originaire de l'île celtique. Fièrement, Patrick explique qu'il a grandi au «2446 North Washington à Scranton, Pennsylvanie (est)», dans la maison que ses parents ont achetée à la famille Biden.

«Mes parents sont toujours propriétaires de cette maison», ajoute-t-il.

Au delà du symbole, Patrick tient à être présent car «il faut qu'on montre une image plus favorable aux yeux de l'étranger. Nous devons être de meilleurs voisins».

«Aujourd'hui, il n'y a plus ce sectarisme systématique», ajoute l'ancien Marine devenu enquêteur pour le bureau du procureur à Charleston. «Il n'y a plus de racisme, tout cela est en train de disparaître (...) Plus personne ne pourra être ignoré ou traité comme s'il ne comptait pas».

Patrick n'ignore pas que l'économie est en récession, mais là aussi c'est l'optimisme qui l'emporte: «cela prendra sans doute un an à 18 mois pour redémarrer, c'est le cours normal des choses. Il (M. Obama) a déjà commencé à travailler dessus».

Arrivés samedi de Charleston, les Kearns ont dormi chez des amis à Rockville dans le Maryland, près de Washington.

Mardi matin, ils se sont levés à 04H00 pour se rendre au coeur de la capitale à bord d'une camionnette «avec un groupe d'amis». «Nous avions tout prévu, même une carte de métro au cas où la camionnette tomberait en panne», explique Patrick.