La plupart des Américains ont beau se réjouir de l'investiture de Barack Obama mardi, d'irréductibles républicains ont décidé de boycotter les festivités et attendent la fin de l'état de grâce du futur président des Etats-Unis.

Rush Limbaugh, animateur d'une émission radio conservatrice, affirme qu'il sera «le dernier homme debout» et ne cèdera jamais à la ferveur populaire pour Obama.

«Je ne suis absolument pas d'accord avec ceux de notre bord politique qui ont abandonné (la bataille) et qui disent "j'espère qu'il (Obama) réussira. Nous devons lui donner une chance"», a-t-il déclaré à l'antenne la semaine dernière.

Comme d'autres républicains, qui ne sont pas remis de l'échec de leur candidat, John McCain, le 4 novembre, l'animateur ultra-conservateur se dit imperméable au message d'espoir et de réconciliation porté par Barack Obama, même si nombre de républicains ont pris le train en marche.

«J'ai écouté Barack Obama depuis un an et demi. Je connais sa politique. Je connais ses projets, tels qu'il les a présentés. Et je ne veux pas qu'il réussisse», lance Limbaugh.

Même son de cloche chez Bill Kristol, journaliste du magazine conservateur Weekly Standard, qui a promis de déserter Washington jusqu'à la fin des festivités.

Dans une récente chronique publiée par le New York Times, il a déploré le «risque» que les partisans d'Obama associent l'investiture du président élu à son modèle politique, Abraham Lincoln.

«Ce serait une bonne idée qu'Obama, quand il prêtera serment, s'assure que la Bible est ouverte aux proverbes 16:18 pour lui rappeler que "L'arrogance précède la ruine, et l'orgueil précède la chute"», a-t-il écrit.

Selon plusieurs sondages publiés dimanche, Barack Obama bat des records de confiance par rapport à ses prédécesseurs. Selon le New York Times, 79% des Américains se disent «optimistes pour les quatre années qui viennent avec Barack Obama en tant que président», un pourcentage laissant penser qu'une grande part de républicains ont rallié le camp des admirateurs du premier président noir du pays.

Mais d'éminents parlementaires républicains ont déjà dénoncé le vaste plan de relance économique proposé par Barack Obama, le qualifiant d'un gaspillage de l'argent du contribuable, accentuant, malgré la grande popularité du futur président, les aspects négatifs de son programme.

Byron York, un commentateur de la publication conservatrice National Review, prédit que la lune de miel sera de courte durée, une fois que les électeurs auront réalisé que le programme d'Obama sur le retrait des troupes d'Irak pour les transférer en Afghanistan ne correspond pas à ce qu'ils veulent vraiment.

«On n'en parle pas assez», a-t-il dit dimanche sur la chaîne de télévision Fox News, Obama et son équipe «pourraient ne pas recevoir le soutien qu'ils attendent des Américains».

En outre, les différences idéologiques mises à part, l'invasion de la capitale par des hordes de visiteurs pour les cérémonies d'investiture est une raison suffisante pour fuir Washington.

«Avec les milliers de personnes attendues à Washington pour l'investiture, avec le métro surchargé et la fermeture de ponts et de routes», a ajouté Byron York, «je dois admettre que quitter la ville est une assez bonne idée».

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