Robert Gates, le secrétaire à la Défense du président sortant George W. Bush, sera absent de la cérémonie d'investiture de Barack Obama mardi parce qu'il a été désigné pour assurer la présidence en cas de malheur ce jour-là, a indiqué la Maison Blanche lundi.

M. Gates, que M. Obama a décidé de maintenir à son poste, devrait ainsi se tenir dans un lieu secret le temps de l'investiture, a-t-elle dit.

Il assumerait la plus haute fonction dans l'éventualité où un attentat terroriste, par exemple, décimerait ce jour-là le président et tous ceux qui suivent dans la ligne de succession.

M. Gates «a été choisi avec l'accord de la prochaine administration comme successeur désigné le jour de l'investiture pour assurer la continuité gouvernementale», a indiqué la porte-parole de M. Bush, Dana Perino.

Alors que M. Gates aurait pu prétendre assister de près à un événement qualifié d'historique pour lequel les places sont chères, il «passera la journée sur une installation militaire en dehors de la capitale et de sa région», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.

A part lui, tout le gratin politique devrait être là, à commencer par ceux qui viennent dans l'ordre de succession du président si celui-ci meurt ou est empêché pour une raison ou une autre d'exercer son office: vice-président, présidente de la Chambre des représentants, président intérimaire du Sénat.

Suivent dans cet ordre de succession la secrétaire d'Etat, le secrétaire au Trésor, le secrétaire à la Défense etc.

Or la passation de pouvoirs de mardi sera la première depuis le 11 septembre 2001, un événement qui a renforcé la nécessité de choisir un «successeur désigné» dans de telles circonstances, selon le service de recherche du Congrès.

Le service de recherche du Congrès note que, dans une période de transition, beaucoup des membres de l'administration sortante ont déjà démissionné et beaucoup de la nouvelle n'ont pas été confirmés. Or seuls les membres du gouvernement qui ont été dûment nommés et confirmés par le Sénat sont habilités à assumer la présidence selon les règles de succession, ce qui rend plausible une situation dans laquelle la question de la succession serait entièrement ouverte parce qu'aucun membre du cabinet dans la nouvelle administration n'aurait été confirmé.

Dans l'éventualité d'un malheur, un «successeur désigné» est aussi choisi à l'occasion du grand discours annuel sur l'état de l'Union quand toute la classe politique américaine est réunie.

Avec le même souci, le Congrès a commencé, au moins à partir de 2004, à désigner un ou plusieurs sénateurs et Représentants qui n'assistent pas au discours sur l'état de l'Union, selon le service de recherche du Congrès.