La carlingue de l'Airbus A320 contraint jeudi à un amerrissage d'urgence dans l'Hudson à New York a été remontée à terre et ses boîtes noires récupérées dimanche ont confirmé l'hypothèse d'une collision en vol avec des oiseaux, qui a stoppé progressivement les deux réacteurs.

Les enquêteurs n'ont pas encore eu le temps d'examiner en détail la carlingue et les moteurs, mais les deux boîtes noires, qui enregistrent aussi bien les données du vol que les voix dans le cockpit, soutiennent la thèse d'une collision avec des oiseaux.

L'enregistrement des conversations révèle qu'«environ 90 secondes après le décollage, le commandant de bord parle d'oiseaux», a indiqué Kitty Higgins, une enquêtrice du National Transport Safety Board (NTSB), au cours d'une conférence de presse.

«Une seconde plus tard, l'enregistreur révèle un bruit d'impact et une baisse rapide du bruit des réacteurs. Le commandant note la perte de puissance dans les deux moteurs et reprend les commandes», a-t-elle ajouté.

L'autre boîte noire, qui enregistre les données de vol, montre que les deux engins sont tombés en panne simultanément.

A grande vitesse, les collisions avec des oiseaux provoquent des impacts destructeurs en particulier sur les ailettes des réacteurs.

L'hypothèse avait déjà été évoquée par le pilote, Chesley Sullenberger.

«Le pare-brise du cockpit était littéralement couvert de grands oiseaux marron foncé», a-t-il rapporté.

«Simultanément, le copilote et moi-même avons entendu des grondements, puis senti l'impact, la puissance des moteurs a diminué et nous avons alors senti une odeur d'oiseaux brûlés», a-t-il ajouté.

Entamées samedi, et après avoir été reportées à plusieurs reprises, les opérations pour sortir l'appareil de l'eau ont porté leurs fruits dans la nuit de samedi à dimanche. Les équipes techniques ont réussi à dégager la carlingue des eaux agitées et partiellement glacées du fleuve.

Des courroies ont été passées autour de l'appareil immergé qui a été ensuite levé par une grue géante sur un quai de Manhattan. Il a fallu procéder lentement pour drainer l'eau à l'intérieur de l'avion. Les «boîtes noires» ont pu alors être récupérées.

Les images de la télévision locale NewYork 1 montraient le fuselage de l'appareil en un seul morceau, avec des zones endommagées sur le ventre, les ailes et près des moteurs.

Le choc s'est produit à environ 914 mètres d'altitude, alors que l'avion d'US Airways, qui venait de quitter l'aéroport de LaGuardia pour Charlotte (Caroline du nord, sud-est), était en pleine ascension.

L'amerrissage effectué de main de maître par le pilote et la rapidité des secours ont permis de sauver les 155 occupants du vol 1549.

Selon Kitty Higgins, le pilote, âgé de 57 ans, et les agents au sol ont discuté calmement des options permettant de poser l'avion.

Le pilote a indiqué qu'il ne pouvait pas atterrir à LaGuardia «parce qu'il volait "trop bas et trop lentement"» et que dans ces conditions le survol d'une zone densément habitée pouvait avoir «des conséquences catastrophiques». Quand la tour de contrôle lui a «demandé où il voulait atterrir, il a répondu: "Nous allons le faire dans l'Hudson. Et ça a été la dernière communication de l'avion"».

Les enregistrements de caméras de sécurité diffusés pour la première fois samedi montrent un amerrissage parfaitement rectiligne, une manoeuvre particulièrement délicate qui a évité que l'appareil ne se brise en deux.