La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, très émue, a dit adieu au département d'Etat vendredi, sous les applaudissements de plusieurs centaines d'employés et diplomates américains venus la saluer dans le hall d'entrée du ministère.

«Vous aurez toujours une place dans mes pensées, mes prières et mon coeur», a lancé la chef de la diplomatie américaine, la voie brisée par l'émotion, à l'issue d'un petit discours consacré à l'importance de défendre la liberté et la démocratie partout dans le monde.

Elle a ensuite descendu les quelques marches la séparant des employés pour leur serrer la main, les embrasser, ou encore poser à leurs côtés pour des photos souvenirs avant de quitter le bâtiment par la porte principale pour la première fois depuis quatre ans, n'ayant jusque là utilisé que les issues ultra-sécurisées du sous-sol.

Mme Rice et les diplomates américains suivaient ainsi une tradition du département d'Etat, où les chefs de diplomatie sont salués à leur arrivée et à leur départ du ministère par l'ensemble du personnel, dans l'immense hall d'accueil de ce bâtiment austère à l'architecture mussolinienne.

Bien qu'elle reste en fonctions jusqu'à mardi midi, heure à laquelle le président élu Barack Obama prendra ses fonctions, Mme Rice n'a pas prévu de revenir dans les locaux du ministère des Affaires étrangères.

Elle a laissé sur son bureau une note de bienvenue à l'adresse d'Hillary Clinton, attendue dès mercredi matin au département d'Etat pour lui succéder.

Mme Rice devait passer le week-end avec le président Bush dans la résidence présidentielle de Camp David, à une cinquantaine de kilomètres de Washington, jusqu'aux cérémonies d'investiture de Barack Obama.

Ses plus proches adjoints, qui lui ont fait leurs adieux lors d'une petite célébration privée, lui ont offert son fauteuil de secrétaire d'Etat, selon son porte-parole Sean McCormack, qui a lui aussi quitté ses fonctions vendredi.

Au cours de sa dernière conférence de presse, dans la matinée, elle a salué les journalistes et souligné l'importance de la liberté de la presse. Elle a noté avoir demandé aux dirigeants israéliens de faciliter le travail de la presse à Gaza, où l'armée israélienne a déclaré un blocus médiatique.