Un avion de la compagnie US Airways a fait hier après-midi un amerrissage forcé dans le fleuve Hudson, à deux pas des gratte-ciel de New York. Aucun des 150 passagers et des 5 membres de l'équipage n'a été blessé.

Les autorités aériennes américaines (FAA) ont immédiatement indiqué qu'un impact avec des oiseaux expliquait l'accident. L'avion, un Airbus 320, se rendait à Charlotte, où il devait arriver vers 17h. Il a eu le temps de monter à un kilomètre d'altitude, en direction nord, puis s'est tourné vers l'ouest pour l'amerrissage. Un passager a rapporté au Wall Street Journal avoir vu des flammes et de la fumée s'échapper des ailes.

Selon Daniel Adams, gestionnaire des opérations à la compagnie Skyjet à Québec et analyste en sécurité aérienne, il s'agit d'un «amerrissage d'urgence parfaitement exécuté». «Le pilote a eu trois minutes pour décider s'il rentrait à La Guardia, puis pour préparer l'amerrissage. C'est une opération très dure à pratiquer en simulateur. On voit que l'avion est toujours à flot, deux heures après, ça veut dire que ça a été très bien fait.»

Le pilote n'a pas sorti le train d'atterrissage, justement pour avoir un impact plus doux et protéger la structure de l'avion. Des traversiers sont arrivés aux côtés de l'avion cinq minutes après l'amerrissage et ont pris en charge les passagers, qui attendaient debout sur les ailes, les pieds dans l'eau. Des hélicoptères de la police ont largué des hommes-grenouilles au cas où des passagers seraient tombés dans l'eau.

Sur les images, M. Adams a vu des passagers avec des coussins dans les mains. «Ça veut dire que l'équipage a eu le temps d'avertir tout le monde. Ça confirme que le niveau de formation dans l'aviation est très bon.»

Il est très rare que des oiseaux provoquent une panne de moteur. «Si un seul oiseau passe dans une turbine, le pilote ne sentira même pas de perte de puissance, dit M. Adams. Il faut qu'il y ait une bonne douzaine de gros oiseaux pour provoquer une panne.» En novembre dernier, un Boeing 737 de Ryanair a dépassé la piste d'atterrissage à Rome après avoir frappé une volée d'oiseaux durant son atterrissage.

Les aéroports ont des programmes d'éloignement des oiseaux, notamment avec des bruits imitant les fusils de chasseurs et des mannequins de bois. «Les oies réagissent bien, elles s'en vont. Mais il est difficile de faire partir les goélands et les charognards des villes.»

L'accident survient alors que l'aviation commerciale américaine termine une deuxième année sans décès dû à un accident.