Cette fois, c'est bien fini. George W. Bush a prononcé son discours d'adieu, jeudi soir, et en a profité pour adresser ses dernières recommandations aux Américains. Il ne faut pas baisser la garde contre le terrorisme et continuer de dialoguer avec le monde, a affirmé ce président à la cote de popularité anémique. Il laisse le pays avec deux guerres et une profonde crise économique. Un héritage controversé, jugé avec sévérité également de ce côté-ci de la frontière.

George W. Bush s'est adressé à la nation pour une dernière fois. À 112 heures de son départ de la Maison-Blanche, le président a tracé un bilan largement positif de ses huit années passées à diriger les États-Unis... et a eu de bons mots pour son successeur.

«Comme tous ceux qui ont occupé ce poste avant moi, j'ai rencontré des obstacles, a dit Bush. Il y a des choses que je ferais différemment. Or, j'ai toujours agi avec le meilleur intérêt de notre pays en tête. J'ai suivi ma conscience et pris des décisions que je croyais être les bonnes.»

Bush a également tenu à répondre à ses critiques. «Vous pouvez être en désaccord avec les décisions difficiles que j'ai prises, mais j'espère que vous pourrez admettre que j'ai été prêt à prendre les décisions difficiles», a-t-il dit.

Jeudi soir, Associated Press a rappelé que la présidence de George W. Bush «a commencé avec la pire attaque terroriste en sol américain, et se termine avec la pire crise économique des trois dernières générations».

Bush passera la dernière fin de semaine de sa présidence à sa retraite de Camp David. Il fera une dernière apparition publique mardi, à la Maison-Blanche, où il accueillera le président désigné Barack Obama.

«J'ai confiance en l'avenir de l'Amérique, car je connais la détermination de nos gens, a dit Bush. Les États-Unis inspirent les immigrants à tout risquer pour rêver de liberté. Les citoyens de notre nation se montrent calmes durant les moments de danger, et altruistes face à la souffrance.»

Pour lui, l'arrivée du premier Noir à la Maison-Blanche marquera un moment fort de l'histoire des États-Unis.

«Debout sur les marches du Capitole se tiendra un homme dont l'histoire témoigne des possibilités extraordinaires de notre pays. Cela marquera un moment d'espoir et de fierté pour l'Amérique.» M. Bush a souhaité la meilleure des chances à Barack Obama, ainsi qu'à sa femme Michelle et aux filles du couple, Sasha et Malia.

Peu d'intérêt

Bien que diffusé sur les réseaux à une heure de grande écoute, le discours de Bush n'a pas suscité beaucoup d'intérêt aux États-Unis.

Le président Bush jouit d'un taux de popularité si bas que Richard Nixon était plus populaire que lui au moment de sa démission, en 1974.

Habituellement, les ex-présidents se consacrent au travail humanitaire, aux oeuvres de charité ou à la diplomatie après leur passage à la Maison-Blanche. George W. Bush a récemment affirmé qu'il n'avait pas de plans précis quant à la suite des choses.

Plusieurs ex-présidents décident aussi de rédiger leurs mémoires. Une activité pour laquelle Bush n'a pas manifesté d'intérêt. Plusieurs éditeurs américains ont récemment dit qu'un livre rédigé par George W. Bush n'aurait pas beaucoup d'attrait pour eux.