Soixante-et-un anciens détenus de Guantanamo renvoyés dans leurs pays d'origine ont repris les armes après leur libération, contre 37 en mars 2008, a assuré mardi le porte-parole du Pentagone.

«Il est clair qu'il y a à Guantanamo des gens qui souhaitent toujours nuire à l'Amérique, aux Américains et à nos alliés. Donc il faudra trouver des solutions pour ceux-là», a estimé devant la presse Geoff Morrell, le porte-parole du Pentagone.

Le président élu Barack Obama, qui doit prendre ses fonctions dans une semaine, a annoncé qu'il fermerait la prison de Guantanamo, qui compte aujourd'hui encore quelque 250 détenus, mais que cela prendrait plus de temps que les 100 premiers jours de son mandat.

Selon la presse américaine qui cite des conseillers, sa première décision le 20 janvier sera d'ordonner la fermeture de la prison et la suspension des procès.

Dans le détail, M. Morrell a précisé que sur les 520 détenus renvoyés dans leur pays, 61 anciens détenus ont repris les armes, dont 18 qui ont eu des «activités terroristes» avérées par des «empreintes digitales, des correspondances photographiques, des rapports du renseignement fiables et vérifiés».

Pour les 43 autres, le Pentagone dispose de «rapports de renseignement plausibles» indiquant qu'ils avaient des activités terroristes, a-t-il dit.

Seule une vingtaine des quelque 800 détenus qui sont passés par Guantanamo ont été formellement inculpés. Les autres sont restés des années enfermés, parfois à l'isolement, sans charge ni procès.

Nombre d'entre eux ont rapporté des maltraitances, comme des privations de sommeil, des fouilles corporelles répétées ou encore l'obligation de rester des heures durant dans des positions inconfortables, soumis à un très grand froid ou à des forts volumes de musique.

Plusieurs associations et des élus réclament la nomination d'une commission ou d'un procureur indépendant pour enquêter sur la responsabilité des hauts dirigeants de l'administration Bush.