Le vice-président américain Dick Cheney estime dans un entretien à l'Associated Press que la CIA a eu raison d'employer la torture pour soutirer des informations à des terroristes présumés.

«Je n'ai aucune raison de croire que quiconque dans l'Agence ait fait quoi que ce soit d'illégal», a-t-il déclaré jeudi, questionné par l'AP sur les méthodes du renseignement américain en matière d'interception des communications et d'interrogatoire des prisonniers.Et d'ajouter qu'il avait toute confiance dans la valeur des informations obtenues par exemple par le supplice de la baignoire, qui consiste à presque noyer le captif et a été notamment employé sur trois hauts responsables opérationnels d'Al-Qaïda en 2002 et 2003. «Cela a été utilisé avec une grande discrimination par des gens qui savent ce qu'ils font et cela a été très productif en termes d'information et de renseignement de valeur», a assuré M. Cheney.

Barack Obama, qui succédera à George W. Bush à la présidence le 20 janvier, a qualifié ces méthodes d'interrogatoire de torture et s'est engagé à fermer le camp-prison américain de Guantanamo pour terroristes présumés à Cuba.

En ce qui concerne l'Irak, envahi en 2003 par la coalition conduite par les Etats-Unis, le vice-président âgé de 67 ans a défendu aussi le bilan Bush.

Dick Cheney a mis en garde contre «un retrait irresponsable» d'Irak aujourd'hui. «Ce n'est pas la pagaïe» en Irak, a-t-il estimé, «nous avons accompli de grands progrès. Nous avons quasiment atteint une part significative de nos objectifs. Un retrait irresponsable maintenant serait précisément le mauvais remède».

Barack Obama compte retirer toutes les unités combattantes américaines d'Irak d'ici au printemps 2010, mais il conserve du moins pour le début de son mandat le secrétaire à la Défense de George W. Bush, Robert Gates, décision que Dick Cheney a saluée pendant l'entretien avec l'Associated Press.