Barack Obama et sa famille s'installent dimanche à Washington où le président élu va immédiatement s'atteler à mettre la dernière touche à son plan de relance de l'économie américaine, que les démocrates espèrent faire adopter au Congrès peu après l'investiture présidentielle du 20 janvier.

Le président élu américain est arrivé dimanche dans la soirée à Washington. Son avion a atterri à la base aérienne d'Andrew vers 19h00 locales.

M. Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles Sasha, 7 ans, et Malia, 10 ans, qui rentrent de deux semaines de vacances à Hawaii, vont s'installer temporairement dans un hôtel prestigieux de Washington, le Hay-Adams, juste à temps pour la rentrée des classes lundi mais aussi pour la rentrée du nouveau Congrès.

Ce retour à Washington se fait dans un climat politique troublé par l'annonce surprise du retrait de Bill Richardson, le secrétaire au Commerce désigné, qui constitue un premier faux pas pour M. Obama dans une période de transition jusqu'ici gérée sans accroc.

Son nom est cité dans une enquête menée par un grand jury fédéral du Nouveau-Mexique (sud-ouest), dont il est gouverneur, selon les médias américains. La justice tente de déterminer dans quelles conditions une entreprise californienne ayant fait des dons à M. Richardson a ensuite bénéficié de juteux contrats de la part de son Etat.

Dès lundi, M. Obama se rendra au Capitole pour tenter de finaliser avec les dirigeants parlementaires les modalités de son plan de relance, chiffré dimanche entre 775 et 1.000 milliards de dollars par le chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Steny Hoyer.

Le président élu réunira dans la foulée l'équipe économique de son cabinet.

Selon M. Hoyer, le plan de relance devrait être adopté au plus tôt «début février», soit après l'arrivée du nouveau président à la Maison Blanche.

«Nous voulons vraiment voir le plan passer devant la Chambre des représentants avant la fin du mois (de janvier), avant de l'envoyer au Sénat puis au président» Barack Obama, soit «début février», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Fox News.

Le temps presse, a averti samedi M. Obama dans son allocution hebdomadaire à la radio.

«Les économistes de toutes les orientations politiques sont d'accord pour estimer que si nous n'agissons pas rapidement et avec audace, nous pourrions assister à une récession encore plus grave susceptible de déboucher sur un doublement du taux de chômage» (6,7% fin novembre), a-t-il averti.

Selon lui, «l'objectif numéro un» du plan sera de créer trois millions d'emplois, dont 80% dans le secteur privé.

Il comprendra des «investissements de long terme» dans les infrastructures, ainsi que des «allègements fiscaux directs pour 95% des travailleurs américains».

Selon le New York Times publié dimanche, M. Obama et les démocrates envisagent également une large extension de la couverture santé et de l'assurance chômage dans le cadre de ce plan.

Le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a réclamé une voix au chapitre dans l'élaboration du projet, et mis en garde contre toute précipitation pour l'adopter.

«Je crains que cela soit fait dans la hâte. C'est un plan énorme», a-t-il déclaré sur la chaîne ABC.

En sus de ce vaste chantier économique, l'équipe Obama devra peaufiner sa position sur le conflit entre Israël et le Hamas au cours des derniers jours de la transition présidentielle.

Obama «surveille la situation à Gaza», a déclaré samedi une de ses porte-parole, Brooke Anderson, après l'entrée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza, tout en refusant de commenter l'offensive elle-même, en rappelant le sacro-saint principe «un président à la fois».

Le président élu assistera par ailleurs mercredi à un déjeuner offert par le président George W. Bush à la Maison Blanche où il pourra interroger les anciens présidents Jimmy Carter, Bill Clinton et George H. W. Bush, le père de l'actuel président, sur les «ficelles» du métiers.

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