Une controverse de plus divise le Parti républicain. Certains républicains trouvent humoristique la chanson Barack the Magic Negro (Barack le nègre magique). D'autres ne rient pas du tout.

Le débat a commencé la semaine dernière, quand un candidat à la présidence du parti, Chip Saltsman, du Tennessee, a distribué la parodie, qui remet en question l'authenticité raciale du président désigné Barack Obama et qui a été diffusée à l'émission de radio de Rush Limbaugh l'an dernier.

S'adressant au journal The Hill, vendredi, M. Saltsman, un membre de longue date de l'état-major républicain, l'a décrite comme un cadeau «peu sérieux» qui serait reçu avec «humour» par les membres du Comité national républicain.

«Choqué et consterné»

Dans un parti qui a subi de grosses pertes cette année parmi les électeurs des minorités, tous ne l'ont pas vu de cet oeil.

«Je suis choqué et consterné», a dit Mike Duncan, l'actuel président du parti. M. Duncan est engagé dans une course avec M. Saltsman et quatre autres candidats.

«C'est tellement déplacé que cela devrait disqualifier n'importe quel candidat au Comité national républicain», a écrit dans un courriel Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants républicain. À propos de M. Obama, M. Gingrich a ajouté: «Il n'y a aucune raison de l'insulter ou d'utiliser des descriptions racistes.»

La chanson, qui emprunte l'air de Puff the Magic Dragon, est interprétée par un personnage qui rappelle le révérend Al Sharpton, défenseur des droits civils et candidat politique. Le personnage déplore que les libéraux blancs votent pour M. Obama et évitent son type de politique raciale à lui, davantage portée sur l'affrontement.

«Grâce à Barack le Nègre magique les Blancs se sentent moins coupables/Ils voteront pour lui et pas pour moi/Parce qu'il n'est pas du coin», chante le personnage.

La chanson a été écrite par Paul Shanklin, un parodiste habitué de l'émission de M. Limbaugh. Celui-ci l'a défendue contre ceux qui l'ont qualifiée de raciste. M. Limbaugh a dit que la chanson avait été inspirée par un texte d'opinion du Los Angeles Times dans lequel David Ehrenstein, un écrivain noir, a comparé Obama à d'autres figures noires «chaleureuses et peu menaçantes» comme les acteurs Sidney Poitier et Morgan Freeman.

M. Saltsman a distribué la chanson dans une compilation de pièces de M. Shanklin, qu'il a décrit à The Hill comme «un ami de longue date».