Le président américain élu Barack Obama va privilégier dans son plan de relance les projets de créations d'emplois à «long terme» par rapport aux solutions de court terme comme l'augmentation de la consommation des ménages, assure dimanche son principal conseiller économique.

Alors que les États-Unis abordent 2009 avec la sombre perspective d'un taux de chômage frisant les 10% et la crainte que le pays ne s'enfonce dans la récession, Lawrence Summers a expliqué dans une tribune publiée par le Washington Post que la création de 3 millions de nouveaux emplois serait «le pilier» du plan de relance de M. Obama. «Quand le président élu Barack Obama prendra ses fonctions, il sera confronté aux perspectives économiques les plus sombres depuis la Seconde guerre mondiale», relève celui qui doit prendre la tête du Conseil économique national.

Mais, «aussi difficiles soient ces conditions, l'administration Obama hérite aussi d'une économie avec un potentiel immense à moyen et long termes».

L'ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton a précisé que M. Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, ferait des choix différents de son prédécesseur, George W. Bush.

«Certains disent qu'au lieu d'essayer de créer des emplois et d'investir en même temps dans notre croissance à long terme, nous devrions nous concentrer exclusivement sur des mesures de court terme afin d'encourager les ménages à consommer», a-t-il détaillé.

Mais, «c'est cette approche que nous devons rejeter si nous voulons donner plus de forces à nos classes moyennes et à notre économie sur le long terme», précise-t-il.

M. Summers estime que les 3 millions de nouveaux emplois seraient créés pour environ 80% «dans le secteur privé, notamment des secteurs économiques d'avenir comme les technologies environnementales».

Le plan de relance comprendra en outre «non pas des travaux publics mais des investissements qui travailleront au service du public américain», explique-t-il, citant la rénovation des salles de classe et les initiatives favorisant les économies d'énergie.

«Ne pas créer suffisamment d'emplois à court terme risquerait de mettre en cause tout espoir de reprise», assure-t-il. «Ne pas s'engager à garantir les investissements nécessaires à long terme mettrait en danger les fondations de la reprise et, finalement, la prospérité de nos enfants», ajoute-t-il.

La future administration Obama met la dernière main à un immense plan de relance économique afin qu'il soit très rapidement adopté par le Congrès début 2009.

Il devait à l'origine sécuriser la création de 2,5 millions d'emplois sur deux ans, mais ce chiffre a été récemment porté à 3 millions alors que l'économie américaine s'enfonçait un peu plus dans la récession.

Barack Obama doit prêter serment le 20 janvier.