Rod Blagojevich, le gouverneur de l'État américain d'Illinois, accusé d'avoir voulu monnayer le siège laissé vacant par Barack Obama au Sénat, s'est dit prêt à «se battre» vendredi pour contester cette accusation.

«Je ne suis pas coupable. Je vais me battre, je vais me battre jusqu'à mon dernier souffle», a martelé M. Blagojevich devant la presse, lors de sa première déclaration publique depuis son arrestation le 9 décembre pour corruption.

M. Blagojevich a assuré qu'il ne démissionnerait pas malgré les appels en ce sens lancés par la législature de son Etat, qui envisage de le démettre de ses fonctions.

«Je n'ai rien fait de mal. Je ne vais pas abandonner un boulot pour lequel j'ai été nommé à cause de fausses accusations et d'un lynchage politique», a-t-il promis lors d'une «conférence de presse» d'à peine trois minutes qu'il a quittée sans répondre à aucune question.

Le gouverneur a assuré qu'il avait hâte de se défendre devant la justice, se disant «certain» qu'elle lui donnerait raison.

Selon des écoutes téléphoniques rendues publiques par la police fédérale (FBI), il aurait tenté de marchander le siège de sénateur de l'Illinois laissé vacant par Barack Obama depuis que ce dernier a été élu président des Etats-Unis.

C'est aux gouverneurs d'Etat que revient la responsabilité de combler les sièges de sénateurs laissés vacants. Les 100 sénateurs américains (2 par Etat) sont élus tous les six ans.

Inculpé de tentative de fraude et de corruption, le gouverneur risque jusqu'à 30 ans de prison. M. Blagojevich faisait déjà l'objet d'une enquête pour une autre affaire, ce qui explique pourquoi la justice avait autorisé le FBI à le mettre sur écoute.

L'affaire est la première à ternir la transition politique qui doit conduire au pouvoir Barack Obama le 20 janvier. Ce dernier a promis de rendre public très rapidement le contenu des contacts entre son équipe et le gouverneur Blagojevich.

Le futur secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, aurait en effet été en contact avec le gouverneur à propos du siège vacant.

Le Chicago Tribune et le New York Times ont cité des sources selon lesquelles M. Emanuel aurait donné au gouverneur des noms de personnes pouvant prétendre au poste de sénateur, mais sans lui offrir de contrepartie en échange d'une éventuelle nomination.

L'avocat de M. Blagojevich a indiqué jeudi que son client ne nommerait personne au Sénat.