Le président élu américain Barack Obama se rendra samedi à Hawaii pour y passer les fêtes de fin d'année après avoir bouclé avec la «rapidité» promise la formation de son cabinet qui entrera en fonction le 20 janvier, face à une série d'immenses défis.

Depuis son élection le 4 novembre, M. Obama, qui a choisi de passer cette période de transition dans son fief de Chicago, n'a pas souvent quitté ses bureaux, travaillant de longues heures avec ses collaborateurs pour former une nouvelle équipe.

«Cela fut une des périodes de transition les mieux organisées et les mieux préparées que nous ayons vue», a déclaré l'historien de l'Université de Princeton Julian Zelizer.

«Il n'a pas seulement nommé des personnalités de grande qualité en termes de capacités intellectuelles et d'expérience, mais dans des domaines clés, dont l'économie et la défense, il a réussi à tendre la main au centre sans s'aliéner sa base», a-t-il ajouté.

Lors de sa première conférence de presse après son élection, Barack Obama avait promis de s'attaquer «de front» à la crise économique, mais avait ajouté qu'il ne se précipiterait pas pour nommer les membres de sa future équipe.

«Je veux agir de façon réfléchie et rapide mais je veux insister sur la réflexion autant que sur la rapidité», avait-il déclaré.

Barack Obama a formé son cabinet en combinant les talents, prenant modèle sur son héros politique, le président Abraham Lincoln (1861-1865).

Dans le nouveau cabinet figurent l'ex-rivale du président élu lors des primaires démocrate, Hillary Clinton, au poste prestigieux de secrétaire d'État, le spécialiste respecté des mécanismes économiques Timothy Geithner au Trésor et deux républicains dont Robert Gates qui conserve son poste de secrétaire à la Défense.

L'ex-Première dame aura la tâche ardue de restaurer dans le monde l'image des États-Unis, de poursuivre le processus de paix au Proche-Orient ou encore de tenter d'apaiser les relations entre l'Inde et le Pakistan.

M. Geithner sera lui en première ligne dans la lutte contre la crise économique, tandis que M. Gates devra mettre en oeuvre le retrait américain d'Irak et la montée en puissance en Afghanistan.

Les autres choix du futur président témoignent de sa volonté de faire réellement progresser des dossiers tels que le réchauffement climatique ou la réforme des systèmes éducatif et de santé.

Peu de ses choix ont été critiqués. Barack Obama a obtenu un soutien au delà de son propre parti, y compris de la part de personnalités susceptibles d'être classées parmi les plus opposées à son action.

Ainsi, Karl Rove, l'ancien conseiller politique de George W. Bush, architecte des campagnes électorales du président républicain sortant, a qualifié ses choix de «rassurants».

Son ancien adversaire républicain à la présidentielle John McCain, a déclaré lui que l'équipe de sécurité nationale de M. Obama comprenait des personnalités «en qui les Américains peuvent avoir confiance».

Barack Obama doit terminer ses vacances à Hawaii le 1er janvier. Mais avant cela il doit assister sur l'île de son enfance à un service funéraire pour sa grand-mère, Madelyn Dunham, décédée la veille de son élection le 4 novembre.

Le président élu devrait également mettre une dernière main à son discours d'investiture, alors que la capitale américaine se prépare à recevoir des millions de personnes qui espèrent assister, de plus ou moins près, à la prestation de serment du premier président noir des États-Unis, le 20 janvier, sur les marches du Capitole.