Les Etats-Unis se sont félicités jeudi des condamnations prononcées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) contre trois anciens responsables rwandais pour leur participation au génocide de 1994.

«Ce jugement est une avancée importante pour la justice et la nécessité de rendre des comptes au peuple rwandais et à la communauté internationale», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, dans un communiqué. «L'ancien chef de cabinet du ministère de la Défense rwandais Théoneste Bagosora, largement considéré comme le principal architecte du génocide, a également été jugé responsable de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Agathe Uwilingiyimana et de dix casques bleus belges», a noté M. McCormack.

«La condamnation de M. Bagosora montre que les plus hauts échelons du gouvernement ne sont pas immunisés contre une condamnation face à de telles atrocités», a-t-il ajouté.

«Treize personnes recherchées par le TPIR sont encore en fuite», a-t-il conclu. «Les Etats-Unis appellent tous les gouvernements à continuer à coopérer avec le TPIR, à arrêter immédiatement ces fugitifs et à les remettre au tribunal».

Le colonel Bagosora, un Hutu de 67 ans, ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense à l'époque du génocide, avait été présenté comme le «cerveau» des massacres par le parquet tout au long du procès débuté en 2002.

Il a été condamné jeudi à la prison à vie au terme du procès phare du TPIR qui siège à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.

Deux autres accusés, l'ex-commandant des opérations dans le secteur militaire de Gisenyi (nord-ouest), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, et le chef du bataillon para-commando dans la zone de l'aéroport de Kigali, le major Aloys Ntabakuze, ont été condamnés à la même peine, également pour «génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre».

Environ 800 000 personnes, selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés, ont été tuées dans le génocide d'avril à juillet 1994, planifié et mis à exécution par les extrémistes hutus.