Barack Obama a désigné mardi au poste de secrétaire à l'Education de la future administration américaine Arne Duncan, actuel inspecteur en chef des écoles de Chicago (Illinois, nord), qui aura pour mission de restructurer l'école publique aux États-Unis.

Lors d'une conférence de presse, le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a rappelé que le sauvetage du système éducatif national avait été au coeur de sa campagne électorale, alors que les élèves américains ne brillent guère dans les classements internationaux.

Régulièrement, les comparaisons internationales des systèmes éducatifs placent l'école aux Etats-Unis en médiocre position bien que le coût d'un élève y soit parmi les plus importants des pays de l'OCDE, soit plus de 9.000 dollars par an pour un élève de primaire contre 5.300 dollars en France et 6.200 dollars annuels en moyenne dans les pays de l'OCDE.

Laisser le système éducatif se dégrader davantage serait «moralement inacceptable pour nos enfants et indéfendable économiquement pour l'Amérique», a lancé M. Obama en présentant son ministre, qui a la réputation d'être un homme à poigne.

Arne Duncan, 44 ans, aura la mission délicate de relever le niveau éducatif du pays sans entrer en conflit avec les puissants syndicats de l'éducation, qui ont soutenu la campagne du candidat démocrate.

M. Duncan dirigeait depuis 2001 le système éducatif de Chicago, le troisième du pays par le nombre d'élèves. Le système éducatif américain est très largement piloté au niveau local.

Diplômé de sociologie à Harvard, il a commencé à travailler dans l'éducation en 1998 et a soutenu l'amélioration des conditions de travail des professeurs, un point qui devrait lui valoir l'appui des syndicats dans les réformes, soulignaient les observateurs.

M. Obama a promis de réformer la politique éducative de l'administration Bush, accusée d'avoir favorisé l'apprentissage par coeur et le bachotage.

La loi «No Child Left Behind» («Aucun élève à la traîne») de l'administration sortante lie l'apport de fonds fédéraux aux résultats d'examens, incitant les districts à un «bourrage de crâne» des élèves, a déploré le futur chef d'Etat.

«Nous savons qu'à terme, le chemin de l'emploi et de la croissance commence dans les salles de classe», a-t-il souligné. «Il ne s'agit pas seulement d'examens et de statistiques mais de faire en sorte que nos enfants déploient les talents qui leurs seront nécessaires pour soutenir la concurrence avec n'importe quel travailleur de la planète».

«Nous avons besoin d'un nouveau système d'éducation pour le 21ème siècle, qui ne fasse pas qu'entretenir les écoles existantes, mais un système qui revitalise l'éducation, pas seulement avec de l'argent mais avec des réformes exigeantes et des parents qui prennent la responsabilité du succès de leur enfant», a ajouté le président élu.

Il a mis en avant les performances réalisées par M. Duncan dans le district scolaire de Chicago. «En sept ans, il a dopé les résultats aux examens pour les faire passer de 38% à 67%» de réussite, a souligné M. Obama.

Outre Chicago, Arne Duncan partage avec le futur président la passion du basket-ball, sport qu'il a pratiqué au niveau professionnel en Australie de 1987 à 1991.

«Ce n'est pas pour cela que je l'ai choisi», a tenu à souligner M. Obama, tout en assurant que son cabinet était la meilleure équipe de basket de l'histoire américaine.