Hillary Clinton n'a pas encore officiellement renoncé à son titre de sénatrice de New York. David Paterson, le gouverneur de cet État, n'est pas impliqué dans un scandale à la Rod Blagojevich, son homologue de l'Illinois qui aurait mis aux enchères le siège vacant au Sénat de Barack Obama.

Mais la succession de la future secrétaire d'État américaine n'en suscite pas moins un intérêt qui va bien au-delà du monde de la politique.

 

«Ce que je sais - pas ce que j'entends ou lis, ce que je sais -, c'est qu'elle (Caroline Kennedy) soulève elle-même le combiné du téléphone pour contacter les décideurs. Elle veut ce siège», écrivait la semaine dernière l'échotière du New York Post, Cindy Adams, qui a l'habitude de s'intéresser aux faits et gestes de Brad Pitt et Angelina Jolie.

La journaliste était bien informée. Car l'entourage de Caroline Kennedy a confirmé hier au New York Times qu'elle mène une campagne sérieuse pour prendre la place d'Hillary Clinton, dont le siège au Sénat a déjà été occupé par son oncle Robert.

Il y a plus d'une semaine, la presse new-yorkaise avait annoncé que la fille de John F. Kennedy, âgée de 51 ans, était tentée par le siège de l'ex-première dame des États-Unis. Ce coup de sonde avait été accueilli avec scepticisme, voire hostilité, dans un État où la politique est pratiquée avec rudesse.

Mère de trois enfants, avocate de formation, Caroline Kennedy a toujours été jalouse de sa vie privée, restant très discrète sur son action charitable en faveur de l'éducation et des arts. La résidante de Manhattan a cependant commencé à sortir de sa coquille en janvier dernier, annonçant dans le New York Times son appui à Barack Obama, un candidat dont elle a comparé la capacité «d'inspirer les gens» à celle de son père.

Des critiques

Elle a par la suite fait campagne pour Obama en compagnie de son oncle Edward Kennedy avant d'être nommée par le tombeur de Clinton au sein d'un comité qui a participé à la sélection de Joseph Biden comme candidat démocrate à la vice-présidence. Les nombreux partisans new-yorkais d'Hillary Clinton n'ont évidemment pas oublié son appui à Obama. Et plusieurs d'entre eux ne se gênent pas pour la critiquer publiquement.

«Le nom de J-Lo (NDLR: Jennifer Lopez, la chanteuse) est également bien connu», a déclaré la semaine dernière à la radio un représentant démocrate de Queens, faisant valoir que Caroline Kennedy n'avait rien d'autre que sa célébrité à offrir aux New-Yorkais.

La fille de JFK compte bien sûr sur le soutien de son oncle Ted, malade d'un cancer, ainsi que sur celui du maire de New York Michael Bloomberg, entre autres.

La responsabilité de combler le siège d'Hillary Clinton revient au gouverneur de New York, un démocrate. Le ministre de la Justice de l'État, Andrew Cuomo, rejeton d'une autre dynastie politique, est au nombre des candidats en lice, de même que la représentante Carolyn Maloney.

Hillary Clinton entend abandonner son siège de sénatrice après avoir été confirmée par ses collègues au poste de secrétaire d'État, quelque part en janvier prochain.