Un groupe irakien de défense des droits de l'homme a affirmé lundi avoir lancé 200 actions en justice aux États-Unis contre l'ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld et des sociétés de sécurité américaines pour leur rôle présumé dans la torture d'Irakiens.

Ali Qaissi, chef du groupe «La société des victimes de l'occupation en Irak» basé en Jordanie, a indiqué que ces plaintes liées à la torture et à des abus de prisonniers irakiens avaient été déposées devant des cours fédérales en Virginie, au Michigan et au Maryland, aux Etats-Unis.

«Environ 30 actions en justice ont déjà été acceptées», a-t-il déclaré à l'AFP, les autres étant toujours à l'étude.

«La torture faisait partie du système. Les responsables devront être punis et les victimes dédommagées», selon lui.

M. Qaissi a dit avoir lui-même été torturé par les troupes américaines en Irak lors de sa détention de six mois. Il a refusé de donner davantage de précisions.

L'année dernière, des groupes de droits de l'homme français, allemand et américain avaient intenté des procès pour torture contre M. Rumsfeld qui, avec d'autres responsables, a été jugé responsable de mauvais traitements sur des détenus dans les prisons américaines par un récent rapport du Sénat américain.

«L'accord de Rumsfeld pour le recours à des techniques d'interrogatoire agressives à la base de Guantanamo a été une cause directe pour que des détenus y subissent de mauvais traitements», et «a influencé et contribué à l'emploi de techniques menant à de mauvais traitements (...) en Afghanistan et en Irak», selon le rapport publié le 12 décembre dernier.

Cinq agents de sécurité de la société de sécurité Blackwater, qui travaillaient pour le département d'Etat à Bagdad, ont été inculpés d'«homicides volontaires» et de «tentatives d'homicides», dans le cadre d'une fusillade sanglante survenue en Irak en septembre 2007. Un sixième homme a plaidé coupable de tentative d'homicide.