Les autorités policières ont renforcé hier la sécurité dans le métro et les trains de New York après avoir reçu des informations faisant état d'un risque d'attentat d'Al-Qaeda contre les transports en commun de la ville et des environs durant la période des Fêtes.

La police a précisé qu'elle prenait cette mesure «par surcroît de prudence», ne croyant pas à l'imminence d'une attaque. La mise en garde n'a d'ailleurs entraîné aucun changement concernant le niveau d'alerte locale, qui est resté à orange, le plus élevé après le rouge.

 

L'avertissement a été lancé à la veille du congé de la fête de Thanksgiving, qui entraîne de nombreux déplacements et précède la période des achats de Noël.

L'Associated Press a évoqué la nouvelle menace un peu avant midi, après avoir obtenu une copie d'un bulletin du FBI envoyé aux forces de sécurité new-yorkaises. Le document fait état de «discussions» entre membres d'Al-Qaeda au Pakistan ayant eu lieu fin septembre. Ces membres du réseau d'Oussama ben Laden auraient parlé d'utiliser «des kamikazes» ou des «explosifs placés dans le métro ou le train».

Un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure a par la suite confirmé l'existence d'un tel bulletin, précisant que les informations étaient «plausibles mais non corroborées».

Russ Knocke, le porte-parole, a ajouté que son ministère et le FBI ne détenaient aucune information solide sur l'existence d'un projet terroriste allant «au-delà des préparatifs d'intention».

»Menace plausible»

Ce n'est évidemment pas la première fois depuis le 11 septembre 2001 que les autorités new-yorkaises évoquent un possible attentat d'Al-Qaeda à New York. En juillet 2006, par exemple, le FBI s'était targué d'avoir déjoué un complot visant les stations de métro et de train reliant le sud de Manhattan à l'État voisin du New Jersey.

Ce complot avait notamment mené à l'arrestation par les autorités libanaises d'Assem Hammoud, un ancien étudiant de l'Université Concordia à Montréal, où il avait également travaillé à la Banque nationale. Selon la police, Hammoud était le cerveau du projet impliquant huit personnes.

Certains policiers et politiciens de New York sont enclins à prendre plus au sérieux les récentes discussions d'Al-Qaeda que le complot déjoué en 2006.

«C'est une menace plausible et très sérieuse», a déclaré le parlementaire républicain Peter King, membre influent de la commission pour la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants. «On parle d'agents d'Oussama ben Laden qui se trouvaient au Pakistan.»

La police de New York a néanmoins employé un ton rassurant en s'adressant au public.

«Par surcroît de prudence, le Service de police de New York (NYPD) a déployé des équipes supplémentaires dans les transports en commun», a indiqué dans un communiqué Paul Browne, adjoint au chef du NYPD. «Il n'est pas rare que la police reçoive des informations faisant état de menaces et ajuste ses équipes en conséquence.»

Quelque cinq millions de passagers en moyenne empruntent chaque jour le métro de New York durant la semaine.