John Podesta, l'un des principaux responsables de l'équipe de transition de Barack Obama, a eu la rude charge de faire taire les scandales au sein du gouvernement Clinton. Il est désormais à la tête d'une équipe de 450 personnes, même si ses expertises ne sont pas toujours exactement les mêmes que celles du président-élu.

Agé de 59 ans, John Podesta est le plus connu des trois responsables nommés à la tête de l'équipe de transition de Barack Obama. Les deux autres sont Valerie Jarrett, amie et conseillère du président-élu pendant la campagne et Pete Rouse, son directeur de cabinet au Sénat.

Avant de travailler aux côtés d'Obama, Podesta a été secrétaire général de la Maison-Blanche sous Bill Clinton. Il a ensuite fait partie des fondateurs du Center for American Progress (CAP), un important cercle de réflexion.

«Avant de rejoindre l'équipe de transition, je m'occupais d'un cercle de réflexion et j'ai évidemment développé un certain nombre d'idées pour prendre à bras le corps les problèmes les plus importants de la nation», a déclaré M. Podesta à l'Associated Press dans un communiqué. «Mais je suis là pour aider le président-élu Obama à appliquer son programme, pas le mien».

L'homme a montré qu'il savait gérer la pression, lorsqu'il a dû faire face aux scandales sous la présidence de Bill Clinton. Podesta a accepté le poste de secrétaire général de la Maison-Blanche juste avant que ne commence la procédure de destitution à l'encontre de l'ancien président. Non seulement Clinton a franchi l'obstacle, mais avec l'aide de Podesta, il a réussi à maintenir de bons scores dans les sondages d'opinion. Pour autant, tout ne s'est pas passé en douceur. Podesta a ainsi affirmé que Clinton lui avait personnellement menti au sujet de sa relation sexuelle avec l'ancienne stagiaire de la Maison-Blanche Monica Lewinsky.

Depuis qu'il a quitté ses fonctions au gouvernement, Podesta a écrit et donné des conférences sur les principaux problèmes auxquels le successeur de George W. Bush sera confronté: l'économie, le réchauffement climatique, le système de santé, l'éducation ou encore la guerre en Irak. Mais ses analyses ne sont pas toujours exactement les mêmes que celles du président-élu.

Obama a ainsi beaucoup fait campagne contre l'influence des lobbyistes...que Podesta considère, au contraire, comme un capital de valeur, en raison de leur expérience du gouvernement. Lors de sa première conférence de presse, il a précisé que des lobbyistes pourraient rejoindre l'équipe de transition à condition qu'ils signent une stricte charte éthique. Ils doivent éviter de travailler dans un domaine où ils ont mené des actions de lobbying dans l'année qui précède. Et ils doivent s'engager à ne pas chercher à exercer de pressions sur les membres du gouvernement Obama durant un an après avoir cessé de travailler pour lui.

Podesta et Obama sont d'accord sur l'extension de la couverture maladie, mais ils proposent des solutions différentes pour atteindre cet objectif.

Dans un livre, des articles et des discours, Podesta a proposé de financer une couverture maladie universelle grâce à une taxe sur la valeur ajoutée, un impôt prélevé sur le prix des biens et des services. Il a aussi suggéré que les Américains qui ne cotisent pas pour une assurance maladie payent des frais calculés en fonction de leurs revenus et des soins dont ils auraient besoin.

L'adversaire de John McCain dans la course à la Maison-Blanche souhaite de son côté demander aux gros employeurs n'offrant pas une couverture maladie significative de contribuer à financer le système national de financement des soins en payant en fonction de leur nombre de salariés.

Podesta émet par ailleurs plusieurs propositions en faveur d'un gouvernement transparent et ouvert, qui protège les droits civils et les libertés. Il suggère notamment de décourager un excès de classification des informations comme secrètes, en établissant le principe de leur diffusion, sur la base de la Loi sur la liberté d'information (Freedom of Information Act).