Barack Obama aura lundi ses premiers entretiens substantiels de président élu avec le sortant George W. Bush, dont la tâche se réduisait de plus en plus jeudi à faciliter la tâche de son successeur et à empêcher un acte de terrorisme dans le temps qui lui reste.

 

C'est M. Bush lui-même qui a annoncé jeudi qu'il discuterait avec M. Obama la semaine prochaine des grands dossiers qu'il lui laissera, comme la crise économique et la guerre en Irak.

La porte-parole de M. Bush, Dana Perino, a ensuite précisé que la rencontre aurait lieu lundi après-midi à la Maison-Blanche, où M. Obama se rendra pour la première fois depuis qu'il est devenu le premier Noir élu président des États-Unis mardi.

Les entretiens dans le Bureau ovale auront lieu quelques jours seulement avant le sommet sur la crise économique qui occupera les dirigeants de 20 pays industrialisés et d'économies émergentes le 15 novembre à Washington.

La participation ou la non-participation de M. Obama à cette réunion au côté de M. Bush n'est pas claire.

MM. Bush et Obama auront beaucoup à se dire, avec les menaces de la récession et du chômage et deux guerres, qui font de cette transition l'une des plus difficiles depuis des décennies.

«Veiller à ce que cette transition se passe le plus en douceur possible est l'une des priorités du reste de ma présidence», a dit M. Bush qui avait réuni des personnels de son administration près de la Maison-Blanche pour des remerciements émus.

Pour presser les employés de son administration de veiller à la continuité de l'action gouvernementale, M. Bush a invoqué les mauvaises fortunes économiques qui ternissent la fin de ses huit années de présidence, et le risque que les terroristes ne profitent d'une éventuelle période de flottement.

«Nous sommes engagés dans un combat contre des extrémistes violents et déterminés à nous attaquer, et ils n'aimeraient rien de mieux que d'exploiter cette période de changement pour nuire aux Américains», a-t-il dit.

M. Bush, dont le cours de la présidence a irrévocablement changé avec les attentats du 11-Septembre, a souligné qu'il s'agissait de la première période de transition présidentielle en période de guerre en quarante ans.

Tandis que M. Obama continuait la grande entreprise engagée le lendemain même de son élection et consistant à mettre en place son équipe gouvernementale, M. Bush a souligné l'effort des collaborateurs pour lui préparer le terrain. Il a mentionné les briefings que son administration avait commencé à donner au prochain président sur la sécurité nationale.

Mais l'intervention de M. Bush a montré que le compte à rebours était plus que jamais lancé pour lui. Il a lui-même dénombré les jours qui lui restent jusqu'au 20 janvier: 75.

En dehors d'assurer la sécurité du pays et d'accueillir le sommet sur la crise économique, M. Bush n'a guère mentionné que les trois accords de libre échange conclus par son gouvernement et encore pendants devant le Congrès parmi les tâches qu'il veut encore accomplir.

Le jour même, l'administration Bush a indiqué qu'elle considérait comme terminées les négociations avec le gouvernement de Bagdad sur les conditions de la présence militaire américaine en Irak après le 31 décembre.

Elle a aussi quasiment refermé, pour ce qui la concerne, un autre dossier. La porte-parole de M. Bush a en effet reconnu ouvertement pour la première fois que cette administration ne verrait probablement pas l'accord de paix entre Israéliens et Palestiniens qu'elle voulait avant la fin de l'année.