Des rues de Berlin à celles de Jakarta, le monde fêtait mercredi la victoire historique du démocrate Barack Obama à l'élection présidentielle américaine, qui consacre l'accession du premier Noir à la Maison Blanche.

A Berlin, vers 05H00 locales, lorsque «la» grand nouvelle est venue, certains ont fondu en larmes au milieu d'une foule scandant le slogan de campagne du président élu: «Yes we can !» («Oui, nous le pouvons !»).

Le délire a atteint son comble lorsque Barack Obama a lancé depuis Chicago où il s'adressait à ses supporters: «Un mur est tombé à Berlin !»

«C'est totalement incroyable, c'est surréaliste», déclarait Dilia Baille, 28 ans, un étudiant new-yorkais.

«Yes we can !»: à Londres aussi, après une nuit d'angoisse devant les écrans de télévision, des centaines d'Américains réunis dans un bar du centre de Londres ont laissé éclater leur joie à l'annonce de la victoire de M. Obama.

La foule très majoritairement démocrate a repris le slogan de campagne du candidat démocrate, avant que ses supporteurs ne tombent dans les bras les uns des autres.

«C'est extraordinaire», a déclaré à l'AFP Philip Kong, originaire du Massachusetts. «Un travail énorme a porté ses fruits. Il a redessiné la carte politique américaine», a-t-il ajouté.

Réunis au Cercle des beaux arts, palais du centre de Madrid, et arborant des tee-shirts représentant le portrait stylisé du premier président noir élu aux Etats-Unis, les supporters démocrates ont accueilli dans la liesse l'annonce des résultats.

«Obama est du tonnerre, il n'y en a pas un comme lui», scandaient les supporters démocrates, à mesure que la victoire du candidat démocrate devenait évidente.

Au Moyen-Orient, les Irakiens affichaient, sans effusions, leur optimisme sur un prochain départ des troupes américaines. «La majorité des électeurs ont montré qu'ils voulaient le retrait des forces américaines d'Irak et nous désirons la même chose», a expliqué Maitham Mohammad, un étudiant de 19 ans.

«C'est bien que l'ère Bush soit terminée, nous n'aurions pas supporté un autre Républicain pendant encore quatre ans», a recnhéri Hassan Awaïd, chauffeur de taxi à Bagdad.

Un touriste saoudien interrogé dans un centre commercial de Dubaï précisait: «Je pense que son père (était) musulman. Cela fera sûrement une différence. Il doit y avoir un changement de politique envers les Arabes et les musulmans».

Dans Gaza paralysée par le blocus israélien, Amer Zaharneh veut, comme nombre de Palestiniens, se persuader que Barack Obama adoptera à leur égard une politique plus flexible que celle de son prédécesseur: «Je suis sûr qu'il sera un million de fois mieux que George Bush».

Les origines «musulmanes» ou encore «proche-orientales» que les rumeurs ont prêtées à Barack Obama reviennent avec insistance.

Maher Al-Khodari, propriétaire d'un supermarché à Gaza, dit «espérer qu'il sera meilleur que Bush en ce qui concerne la cause palestinienne car il est musulman et d'origine africaine».

A Jakarta, les anciens camarades de Barack Obama en Indonésie ont salué la victoire de «Barry», qui leur avait annoncé qu'il deviendrait un jour président des Etats-Unis.

«Nous sommes si fiers de lui !», 40 ans après avoir essuyé les mêmes bancs d'école. A l'école de Menteng, les cours ont été suspendus mercredi matin pour permettre à 250 élèves de suivre en direct la «soirée électorale». «Obama a gagné! Obama a gagné!», ont-ils chanté dès l'annonce des premiers résultats.

A Hanoï, une ex-infirmière du soldat John McCain, prisonnier des forces communistes pendant la guerre du Vietnam, considère que «c'est mieux si les Américains votent pour quelqu'un qui aime la paix... Apparemment, Obama aime davantage la paix».

En Afrique, à Kogelo, le village kenyan de la grand-mère paternelle de Barack Obama, les partisans ont applaudi l'arrivée d'un président noir à la tête des Etats-Unis.

Embrassades, cris de victoire ont retenti dans l'assistance qui avait suivi sur un écran géant pendant la nuit la soirée électorale américaine à Kogelo, village de l'ouest du Kenya situé à une soixantaine de kilomètres de la ville de Kisumu, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Le sénateur Obama est notre nouveau président. Dieu a répondu à nos prières», commentait un pasteur au milieu de chants d'allégresse d'une chorale.

«Cette victoire nous fait vraiment du bien», lançait dans l'assemblée, Roselyne Ayaro, en brandissant un portrait de Barack Obama.

«Je suis si heureux. Je n'ai pas dormi de la nuit», s'exclamait en jubilant Joseph Otieno, un habitant du village.

Au Libéria, à Monrovia, les habitants ont fêté l'élection de M. Obama aux cris de «Great Africa !» («l'Afrique est grande»), «Viva Obama!» en tambourinant sur des seaux.