Sarah Palin, 44 ans, colistière de John McCain n'ira pas à la Maison-Blanche en janvier, mais en moins de deux mois de campagne, la base républicaine a plébiscité sa personnalité de «pitbull» revendiqué, ce qui lui permet de prétendre à un avenir politique.

«Je ne fais pas cela pour rien», a-t-elle confié peu avant l'élection lors d'un entretien télévisé comme on lui demandait si elle envisageait de poursuivre une carrière nationale au-delà du 4 novembre.

Depuis, les spéculations dans la presse et sur la blogosphère vont bon train sur une éventuelle candidature de sa part pour l'élection de 2012.

Mme Palin, qui s'est comparée à «un pitbull avec du rouge à lèvres», a joué le rôle de caution conservatrice du «ticket» républicain. Pendant la campagne, elle a réussi à mobiliser la base populaire de ses électeurs en assénant les coups les plus durs au candidat démocrate Barack Obama, au risque d'aliéner l'électorat centriste.

Quasi-inconnue avant d'être désignée fin août candidate à la vice-présidence, Sarah Palin a donné un coup de fouet aux intentions de vote en faveur des républicains avec une campagne intransigeante.

Elle n'a pas hésité à accuser M. Obama de «copiner» avec des terroristes et d'être «un socialiste», une quasi-insulte aux États-Unis.

Puis elle est devenue plus dissuasive pour certains électeurs estimant qu'elle n'était pas qualifiée pour éventuellement succéder à John McCain, âgé de 72 ans. En sept semaines de campagne, ses gaffes et autres déclarations maladroites ont entamé son capital de crédibilité.

Lors de sa première interview télévisée, elle n'a pas su définir la «doctrine Bush» de frappes préventives.

Un conseiller de John McCain a qualifié Mme Palin de «diva» qui n'accepte «de conseils de personne».

Cette excellente basketteuse et chasseuse de caribous, membre de la National Rifle Association qui défend le droit au port d'armes, se veut proche de l'Américain moyen, notamment dans sa façon de parler.

«Hey, est-ce que je peux vous appeler Joe?», a-t-elle lancé à son alter-ego démocrate Joe Biden lors de leur face-à-face télévisé début octobre.

Son côté proche des gens a toutefois été entamé par des révélations selon lesquelles son parti a dépensé 150.000 dollars de frais vestimentaires pour elle et sa famille durant la campagne.

Née Sarah Heath le 11 février 1964 dans l'Idaho (nord-ouest), fille d'un enseignant et d'une secrétaire, cette diplômée de journalisme a couvert des événements sportifs pour une petite chaîne de télévision d'Anchorage (Alaska).

En 1984, après avoir remporté le titre de Miss Wasilla, du nom de sa petite ville, elle concourt sans succès pour le titre de Miss Alaska.

Avec son mari Todd Palin, elle a eu cinq enfants, dont le dernier, Trig, né en avril, est atteint de trisomie 21. Fervente chrétienne, de confession protestante, elle est opposée à l'avortement.

Lors d'une interview avec le leader évangélique James Dobson, elle a déclaré qu'elle plaçait le résultat de la présidentielle «entre les mains de Dieu».

Mme Palin a entamé sa carrière politique en 1992 en entrant au conseil municipal de Wasilla (7.000 habitants), dont elle devient maire quatre ans plus tard. Elle se présente ensuite au poste de gouverneur en 2006. Lors des primaires, elle bat le républicain sortant, puis son adversaire démocrate avec six points d'avance.