Lorsque que les nombreux téléviseurs de l'établissement ont annoncé la victoire d'Obama, la foule au bar Chez Baptiste, avenue du Mont-Royal, a hurlé de joie. Le discours de défaite de McCain, lui, a été accueilli dans le plus grand respect. «C'était un magnifique discours. C'était rassembleur et d'une grande noblesse, a dit Marilyse Hamelin. Je sais que je vais pleurer quand Obama va parler.»

Obamamanie

L'obamamanie avait conquis Montréal, hier soir. Dans de nombreux bars de la métropole, des centaines de personnes s'étaient rassemblées afin de regarder la victoire d'Obama sur McCain, à la manière d'un match de la Coupe Stanley.

Rue Saint-Dominique, une quinzaine d'inconditionnels du blogue de Richard Hétu s'étaient rassemblés afin de suivre l'élection présidentielle américaine. «On ne se connaît pas, mais nous voulions être là pour voir la victoire d'Obama», a soutenu Sylvain Massé.

L'atmosphère était à la fête au restaurant antillais Le Palace, dans Saint-Léonard. Des dizaines de membres de la communauté noire y scrutaient impatiemment les écrans de télés, scandant des slogans, en attendant les résultats confirmant la victoire du sénateur de l'Illinois. Sur les murs, des dizaines de posters de leur idole, Barack Obama.

«Ma mère de 67 ans a connu la ségrégation raciale. Et aujourd'hui, ma mère a vu un Afro-Américain se faire élire à la tête de la première puissance mondiale. C'est historique! a lancé Frantz Benjamin. Oui, c'est possible. Yes we can!»

Plus qu'à la Coupe Stanley

Le bar Chez Baptiste était plus occupé hier que lors de certains matchs de la Coupe Stanley, a confié un serveur. «C'est la première fois que l'on voit une telle frénésie pour des élections. Au dernier scrutin fédéral, la salle n'était pas à moitié pleine», a-t-il dit. Hier soir, des gens faisaient la file pour y entrer.

Plus de 100 personnes avaient répondu à l'invitation de Marilyse Hamelin de se rendre Chez Baptiste. «Nos parents ont eu Kennedy. Nous, nous avons Obama», a-t-elle dit. Son amie Geneviève, elle, a photographié abondamment la soirée. «Dans 15 ans, je dirai à mes enfants que j'étais là le soir où l'Amérique a élu un Noir», a-t-elle assuré, les yeux embués.