«Le succès de Barack Obama mérite mon respect et mon appui.»

C'est par ces mots que John McCain a concédé la défaite, hier soir. La voix chargée d'émotion, le candidat républicain a rendu hommage au prochain président américain. «J'invite mes partisans à appuyer sa présidence», a-t-il dit, sous les huées de plusieurs de ses supporteurs réunis au centre-ville de Phoenix.La soirée électorale a vite pris un ton amer dans le camp républicain. La fête politique organisée au chic hôtel Biltmore s'est transformée en soirée de clôture pour la candidature de McCain.

«McCain a touché bien des gens à travers le pays, et je croyais que ça allait se refléter dans les résultats ce soir», a dit Lorne Campbell, qui a voté pour le candidat républicain, hier.

Pour Karen Lapaza, la défaite de McCain marque un creux dans la politique américaine. «J'ai peur de Barack Obama. Je ne pense pas qu'il a ce qu'il faut pour être un bon président. Je pense que la moitié des Américains ont le moral à terre actuellement.»

Mince consolation, John McCain a tout de même remporté l'Arizona, récoltant 54 % des voix, contre 45 % pour Barack Obama.

Ambiance sobre

L'un des restaurants préférés de John McCain à Phoenix est le Tee Pee Mexican Food. L'endroit est renommé pour ses burritos et son ambiance sympathique. Hier soir, le barman du restaurant a mis la télé à CNN. Tous les clients parlaient politique.

Bob Cockiell, un régulier, ne compte plus les fois où il a vu McCain et sa femme prendre place au fond du restaurant. «Leur présence fait toujours plaisir à tout le monde», dit-il.

Hier, par contre, l'ambiance était plus réservée. Le moral des clients baissait à mesure que les résultats étaient dévoilés.

La campagne présidentielle de John McCain aurait pu être mieux ficelée, a dit M. Cockiell.

«McCain a essayé de se prendre pour Bush, d'être au-dessus de la mêlée. Mais il n'a pas réussi à s'imposer. John avait plus de succès avant, quand il parcourait le pays dans son autobus.»

Difficile à avaler

À en juger par l'humeur des électeurs rencontrés hier, la présidence de Barack Obama sera difficile à avaler pour les supporteurs de McCain.

«Je ne lui fais pas confiance du tout», a dit Adele Chapman, qui a conduit durant quatre heures pour aller voter dans son ancien quartier, histoire d'être certaine que son vote ne soit pas annulé à cause de son récent déménagement.