L'ancien ambassadeur des États-Unis au Canada, Paul Cellucci, a estimé hier sur les ondes de CTV qu'une victoire de Barack Obama à la présidentielle américaine aujourd'hui pourrait représenter un «danger» pour le Canada.

M. Cellucci, républicain nommé à l'époque à Ottawa par George Bush, a estimé en effet qu'un président démocrate risquait d'ébranler les fondements des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis. L'ancien gouverneur du Massachusetts croit que l'ALENA dans sa forme actuelle sera menacé avec Barack Obama à la Maison-Blanche.«Il y a un danger pour le Canada, a-t-il dit, puisque Barack Obama et Hillary Clinton ont rivalisé d'ardeur pendant la campagne électorale pour affirmer qu'ils allaient nous sortir rapidement de l'ALENA. Ils ont fait de nombreuses déclarations à ce sujet et si Barack Obama est élu avec une forte majorité démocrate, les pressions seront fortes pour qu'il fasse ce qu'il a promis de faire... Je ne crois pas que cela sera bon pour les États-Unis ni pour le Canada.»

M. Cellucci a rappelé que le candidat républicain, John McCain, croyait davantage en l'importance de l'ALENA.

Vitesse de réaction

Par ailleurs, l'ambassadeur canadien aux États-Unis, Michael Wilson, a estimé dans un discours à Halifax hier que la tourmente financière qui secoue les États-Unis ne durera pas puisque les Américains ont déjà reconnu qu'ils faisaient face à une crise financière et qu'ils avaient déjà pris les moyens pour s'en sortir.

«Je pense que l'une des choses les plus prometteuses face à ce qui se passe depuis quelques semaines, c'est la vitesse avec laquelle les Américains ont affronté le problème qui leur est tombé dessus», a dit l'ancien ministre des Finances conservateur du Canada.

M. Wilson a ajouté que les Américains allaient se maintenir encore très longtemps à la tête des puissances économiques mondiales. À propos de l'ALENA, l'ambassadeur canadien a souligné qu'au cours des 20 dernières années l'accord commercial avait permis de tripler le commerce entre le Canada et les États-Unis.

Aujourd'hui, les échanges commerciaux entre les deux pays sont de 1,7 milliard de dollars par jour. Dans ce contexte, il serait étonnant qu'un tel accord soit démantelé par une éventuelle administration démocrate à Washington.

Avec La Presse Canadienne