Julie Pitman, 21 ans, musicienne, Waterbury au Vermont

Il y a neuf semaines, Julie Pitman s'est cassé une clavicule. Hôpital, radiographies, orthopédiste: la note a vite atteint 6000$.

 

La jeune femme de 21 ans commence tout juste une carrière de chanteuse à Waterbury, une petite ville du Vermont. Elle gagne sa vie comme serveuse, chanteuse et baby-sitter.

Rien, là-dedans, qui lui permette de se payer une assurance médicale. Julie Pitman a donc dû s'acquitter de ses frais médicaux à crédit. Maintenant, elle se démène pour trouver un assureur, dans l'espoir - ténu - qu'il remboursera sa facture de façon rétroactive.

«C'est absurde comme c'est compliqué!» soupire-t-elle avant d'expliquer que ses démêlés médicaux constituent la raison la plus personnelle de son vote mardi. Si elle opte pour Barack Obama, c'est en bonne partie parce qu'elle le croit capable de réformer ce système d'assurance médicale plein de trous, qui laisse des tas de gens en plan.

Julie Pitman admet qu'elle n'est pas passionnée de politique et qu'elle ne passe pas son temps à regarder les infos à la télévision. «Vous êtes sûre que vous voulez entendre ce que j'ai à dire?» s'étonne-t-elle.

Sauf que la politique ne cesse de s'intéresser à elle... Pas seulement à cause de sa clavicule démantibulée. Il y a aussi l'économie: Julie habite avec sa mère, qui est en instance de divorce. Avec les marchés qui dégringolent, la famille vit beaucoup d'insécurité. Et la jeune femme croit que le candidat démocrate est le mieux placé pour remettre le pays sur pied.

Mais Julie se soucie aussi de l'image que son futur président projettera à l'extérieur des États-Unis. «Obama sait de quoi il parle et il y croit, dit-elle. C'est un homme fort, qui ne se ridiculisera pas et qui saura faire bonne impression à l'étranger.»