Le «fist bump» de rappers de Barack et Michelle Obama, le rouge à lèvres de Sarah Palin, Joe le Plombier de McCain, les larmes d'Hillary Clinton: ces images et quelques autres auront marqué la campagne électorale aux États-Unis. Mais de combien se souviendra-t-on? Cela dépendra sans doute du résultat du scrutin présidentiel du 4 novembre.

Si Barack Obama devient président, il pourrait bien heurter son poing contre celui de son épouse Michelle, comme il l'a déjà fait pendant la campagne dans un «fist bump» affectionné par certains rappeurs ou sportifs. Mais cette fois à la Maison-Blanche. Si John McCain s'impose, l'imitation peu flatteuse de sa colistière Sarah Palin par la comédienne Tina Fey dans l'émission «Saturday Night Live» pourrait bien rester «l'image de l'élection 2008», estime pour sa part Robert Thompson, professeur à l'université de Syracuse.

On se souviendra aussi de Barack Obama qui avait déclenché une mini-tempête médiatique en s'attaquant indirectement à Sarah Palin. «Vous pouvez mettre du rouge à lèvres à un cochon. C'est toujours un cochon», avait-il déclaré lors d'un meeting de campagne.

Hillary Clinton, longtemps opposée à Barack Obama pour l'investiture démocrate, s'était lancée quant à elle dans un récit de son arrivée en Bosnie sous les balles de snipers, ce qui ne s'est jamais produit. Autre image qu'on retiendra sans doute de l'épouse de l'ex-président Bill Clinton: les larmes qu'elle a retenues lors d'un meeting avant les primaires du New Hampshire.

John McCain, pour sa part, n'avait pas hésité à comparer Barack Obama à une célébrité «people» de plus, au même titre que Britney Spears ou Paris Hilton. Ce qui avait suscité une vive réaction de cette dernière.

Autre star involontaire de la campagne, «Joe le Plombier», Joe Wurzelbacher de son vrai nom, qui avait interpellé Barack Obama sur sa politique fiscale. John McCain a fait souvent référence à cet homme, soulignant qu'il serait la première victime des réformes fiscales démocrates. Il s'est toutefois avéré que ce supposé modèle du travailleur et du contribuable moyen américain n'est pas un plombier agréé et des documents de justice ont révélé qu'il devait de l'argent au fisc.

Il y a aussi eu les refrains entonnés par les partisans des deux camps. Au «Creuse, bébé, creuse» lancé par les militants pendant la campagne républicaine, en référence aux forages pétroliers, les sympathisants démocrates ont répondu par «Des emplois, bébé, des emplois».

On retiendra aussi sans doute le moment où les candidats ont su qu'ils représenteraient leur parti à l'élection présidentielle, ou l'instant où l'annonce a été officielle. Pour Barack Obama, la lutte aura été longue face à Hillary Clinton et c'est à Denver, cet été, devant 84 000 personnes, qu'il a accepté d'être le premier Noir candidat de son parti pour la présidentielle.

John McCain avait su beaucoup plus tôt qu'il représenterait les républicains pour l'élection présidentielle. Après avoir failli renoncer à se porter candidat pendant l'été 2007, et avoir perdu les caucus de l'Iowa, c'est dans les neiges du New Hampshire l'hiver dernier qu'il avait trouvé la rédemption: une autre image qui restera.