Deux hommes ont été inculpés jeudi dans le Kentucky (centre-est) pour avoir pendu un mannequin à l'effigie du candidat démocrate à la Maison Blanche, Barack Obama, lors du dernier incident d'une série prenant pour cible le sénateur noir, a-t-on appris de source policière.

Le mannequin avait été pendu mercredi à un arbre du campus de l'Université du Kentucky, rappelant les nombreux lynchages qui ont eu lieu par le passé dans cet ancien Etat esclavagiste.

Sa découverte a été immédiatement condamnée par le gouverneur du Kentucky et le président de l'Université, tandis qu'une lettre d'excuses était envoyée à M. Obama par le maire de Lexington au nom de tous ses administrés.

Les deux hommes, Joe Fischer, 22 ans, un étudiant de l'Université, et Hunter Bush, 21 ans, de Lexington se sont rendus au commissariat de police du campus et ont été inculpés pour conduite inappropriée et vol par effraction, selon la police de l'Université.

Ils ont indiqué qu'ils avaient pendu ce personnage en réponse à un incident similaire en Californie, qui avait visé la candidate à la vice-présidence républicaine Sarah Palin, dont l'effigie avait été pendue au toit d'une maison.

La semaine dernière, deux jeunes néonazis ont été arrêtés dans le Tennessee (sud) pour avoir proféré des menaces de mort contre Barack Obama dans le cadre d'un projet de tuerie raciste, ravivant la crainte d'un attentat contre le sénateur noir.

Selon une copie du procès-verbal dont l'AFP s'est procuré copie lundi, les deux jeunes du Tennessee envisageaient de tuer 102 Noirs, avec pour but ultime de tenter d'«assassiner le candidat à la présidentielle Barack Obama», qui serait le premier premier président noir américain s'il était élu le 4 novembre.

Le mois dernier, quatre étudiants d'une petite faculté chrétienne ont avoué avoir pendu un mannequin à l'effigie de Barack Obama à un arbre dans l'Oregon (nord-ouest).

Fin août, trois hommes, dont un armé et un autre connu pour ses sympathies pro-nazies, avaient été arrêtés à Denver (Colorado, ouest) lors de la convention démocrate où le sénateur avait été officiellement intronisé candidat.

Au début du même mois, des agents du Secret Service avaient arrêté à Miami (Floride, sud-est) un homme qui avait menacé de tuer le candidat noir.

Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a minimisé lundi les menaces de mort proférées à son encontre.

«Je pense que ce qui a été frappant dans cette campagne est le degré à quel point ces groupes haineux ont été marginalisés. Ce n'est pas l'Amérique. Ce n'est pas notre avenir», a dit M. Obama à la chaîne de télévision locale de Pennsylvanie (est) KDKA.

«Ce que j'ai découvert, c'est que les gens ici ne se préoccupent pas de la couleur de votre peau. Ce qu'ils essayent de déterminer, c'est qui peut tenir ses engagements», a ajouté le candidat démocrate.